Le prix du gasoil va bientôt franchir les 20 DH le litre, selon un expert

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Les prix des carburants devraient franchir la barre des 20 dirhams dès le mois prochain. C’est ce qui découle d’une analyse d’un fin connaisseur du marché des carburants au Maroc qui n’est autre que le secrétaire général du syndicat national des industries du pétrole et du gaz, El Houssine El Yamani. Explications.

Les hausses répétitives des prix du gasoil et de l’essence sont devenues une donne quasi structurelle du marché marocain ces derniers mois au point que des analystes s’attendent à ce que les prix des carburants, notamment le gasoil, atteigne 20 dirhams le litre dans un futur très proche.

«C’est la résultante de plusieurs facteurs exogènes et endogènes en relation avec les changements géopolitiques, climatiques et en relation avec la pandémie», indique l’expert.

«Les estimations indiquent aujourd’hui que le monde doit se préparer à un coût énergétique très élevé d’autant plus que les prévisions indiquent une stabilisation des prix du baril sur le marché international entre 90 et 110 dollars», met en garde El Yamani en soulignant que « l’entrée en vigueur de l’embargo européen sur le pétrole russe dès le 5 décembre constitue un facteur aggravant de cette situation».

La structure du prix du gasoil

« Le Maroc s’approvisionne sur le marché international. En se basant sur la structure du prix au Maroc composé de 4 à 4,5 dirhams d’impôt (TIC+TVA)+ 1 DH des frais d’arrivage+ les marges des opérateurs qui prennent 1,5 jusqu’à 2 DH + la marge du raffinage qui oscille entre 3 et 4 DH+ le prix de la matière première 6,5 DH le litre avec un baril à 90 $, on s’approche déjà de 18 DH», souligne l’expert pour expliquer que «si ces paramètres demeurent figés, toute augmentation de la matière première sera répercutée sur le prix final».

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Tout en rappelant que les prix des carburants sont indexés sur les différentes fluctuations qui existent et varient en fonction de la loi de l’offre et la demande, El Yamani a mis en évidence qu’il y a un déséquilibre de l’offre sur le marché surtout après la décision de l’Opep+ de réduire drastiquement la production de pétrole dès novembre.

Autant dire qu’à chaque augmentation de la demande, les prix vont augmenter à large échelle. «Du moment que les prix avaient augmenté dans un contexte de «récession» pendant la pandémie, la reprise économique et le retour progressif à la normale vont causer des hausses répétitives. Chez nous, le seuil des 20 DH le litre, on peut l’atteindre facilement», pronostique El Yamani.

«C’est le scénario le plus plausible et qui correspond aux différentes analyses des spécialistes internationaux et les différents pronostics concernant les prix», poursuit le président du Front national pour la Sauvegarde de la raffinerie la Samir (FNSS).

Des prévisions alarmistes

«Le Haut commissariat au Plan (HCP) a publié une note récemment qui conforte cette tendance. Ahmed Lahlimi (le Haut commissaire au plan NDLR) a déclaré que nous sommes entrés dans une nouvelle ère énergétique et qu’il va y avoir des hausses des prix », a-t-il étayé son propos ajoutant, de surcroît, que «le pari sur les énergies renouvelables pour faire baisser les prix à la pompe n’a pas réussi».

L’autre facteur aggravant de cette tendance haussière au Maroc et à plus large échelle est, selon notre source, «la baisse des investissements durant les dix dernières années partout dans le monde, qui a provoqué ce déséquilibre entre l’offre et la demande».

La guerre en Ukraine n’a fait qu’empirer la situation, note notre source, précisant que «la Russie est le troisième producteur de pétrole avec une part de marché de 12 à 13%».

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«Quand on entend que les puissances européennes et américaines veulent appliquer un embargo sur les exportations russes de pétrole et de gaz, cela veut dire qu’on aura 12% de moins en termes de production».

« Ceci étant, affirme-t-il, rien ne laisse présager un changement positif ». « Depuis la libéralisation des prix des carburants, les choses sont ainsi. En ce qui concerne l’Etat, il n’a aucune volonté d’intervenir pour réduire la pression fiscale via une baisse de la TIC par exemple ou en faisant pression sur les opérateurs afin qu’ils réduisent leurs marges ou la création d’un mécanisme de subvention. Donc, nous sommes exposés aux fluctuations des prix à l’international», conclut El Yamani.

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