Interview. Adil Raiss: « On peut construire quelque chose de grand avec les entreprises espagnoles »

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Adil Raiss, président de la CGEM de Tanger-Tétouan-Al Hoceima./Crédits : DR

Le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Adil Raiss, vient d’être nommé coprésident du Conseil économique Maroc – Espagne (CEMAES). Normalisation des relations avec l’Espagne, réouverture des frontières avec Sebta et Melilla, investissement au Sahara et contrebande… Adil Raiss se confie à H24 Info sans langue de bois.

H24 Info : Vous venez d’être nommé à la tête du conseil économique Maroc – Espagne (CEMAES). Quelles sont vos priorités ainsi que celles de vos homologues espagnols, compte tenu notamment de la récente normalisation des relations entre les deux pays?

Adil Raiss : Nous sommes d’accord avec nos homologues sur le besoin de réactiver nos échanges et de les fructifier. Nous voulons construire quelque chose de différent, en intégrant en priorité le volet investissement. Même si les échanges commerciaux sont importants, l’Espagne n’est que le troisième investisseur en importance dans le royaume.

Nous voulons aussi, grâce à l’Espagne, une plus grande ouverture sur les marchés latino-américains. De son côté l’Espagne voudrait s’établir en Afrique, évidemment à travers le Maroc. Donc il s’agit bien là d’un partenariat gagnant-gagnant qu’on voudrait mettre en place.

Je crois qu’il y a moyen pour nous de construire quelque chose de grand ensemble, y compris la relocalisation de certaines industries dans nos pays, avec des projets communs. Nous travaillons d’ailleurs déjà avec de grandes structures espagnoles sur ce point-là.

Les frontières avec Sebta et Melilla rouvriront le 17 mai prochain, après plusieurs années de fermeture. Le Maroc est cependant bien engagé dans sa politique de lutte contre le phénomène de la contrebande dans les deux villes. Cette question a-t-elle fait l’objet de discussions avec les homologues espagnols?

La décision marocaine est ferme et nous ne reviendrons pas là-dessus. Le marché de la contrebande ne  devrait pas reprendre comme auparavant, puisqu’il a démoli toutes les structures productives dans les villes aux alentours. Nous voulons qu’il y ait un échange commercial plus officiel, transparent et structuré, afin de permettre aux villes de Tétouan ou Nador de se développer en ayant une économie solide.

Lire aussi: Officiel: les frontières avec Sebta et Melilla rouvrent le 17 mai

Nous avons tous intérêt à imaginer un nouveau modèle. Nous n’oublions pas qu’il y a évidemment une relation très étroite entre les habitants des deux côtés de la frontière, ce pour quoi nous voulons aussi garantir la libre circulation de ces personnes-là.

D’ailleurs, où en est-on dans la construction de la zone industrielle dans la zone Haidara, à Fnideq ?

Une dizaine de projets sont en cours de réalisation dans la zone de Fnideq. Il s’agit essentiellement de projets logistiques, mais pas seulement. Une usine de décorticage de crevettes verra également le jour et à elle seule, elle emploiera plus de 2.000 personnes.

La ville de Sebta peut également tirer profit de ce projet-là. Il serait judicieux que nous puissions créer un espace économique commun.

Madrid a opéré un changement historique sur sa position officielle au sujet du Sahara. A-t-on entamé des négociations pour des investissements espagnols dans les régions du sud du Maroc ?

Nous sommes ouverts à toute proposition. Il est évident que nous avons besoin d’en discuter avec nos amis espagnols. Mais il y a en effet beaucoup de choses à faire, que ça soit dans le secteur de la pêche ou de l’agriculture pour ne citer que ceux-là.

Je ne pense pas que c’est une affaire taboue. C’est une voie que nous devons explorer et je crois que plusieurs entreprises espagnoles accepteront de s’engager et de travailler dans cette partie du royaume.

 

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