Carburants: pour la baisse des prix, il faudra attendre encore…

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Les cours du pétrole se sont effondrés de plus de 30 % en Asie e ce début de semaine, enregistrant la chute la plus sévère depuis la guerre du Golfe de 1991, après que l’Arabie saoudite a lancé une guerre des prix du brut. Riyad a décidé unilatéralement de baisser ses prix à la livraison, en raison de l’échec de l’Opep et de la Russie à se mettre d’accord pour soutenir les cours. Au Maroc, les consommateurs se demandent pourquoi une telle baisse n’est pas impactée sur le prix des carburants à la pompe. Explications.  

Les baisses spectaculaires des cours de pétrole, avec pour principales causes les conflits entre l’Arabie Saoudite et la Russie, ainsi que la propagation international du coronavirus, n’ont pour l’instant quasiment impact sur le prix des carburants au Maroc.

«Les hausses et les baisses des prix du raffiné importé sont répercutées sur les prix interne à la pompe, avec un décalage de 15 jours, mais cependant pas avec la même ampleur. Ce décalage tient compte du temps nécessaire pour le transport, le stockage et la distribution», explique cet expert du Haut commissariat au Plan.

Les baisses et les hausses des cours des produits raffinés ne se répercutent pas exactement sur les prix à la pompe. Selon les opérateurs du secteur, le prix de vente du gasoil est constitué de près de 50% du prix d’achat, 35% de taxes et 15% de marges commerciales.

«Avec une capacité de stockage des principaux distributeurs relativement limitée (47 jours) et une raffinerie à l’arrêt, les distributeurs s’approvisionnent à 100 % sur le marché international. Les importateurs ont tendance à augmenter relativement leurs achats quand les prix baissent et réduire leurs importations quand les prix augmentent», ajoute le HCP.

 

Manque de capacité de stockage et libéralisation

 

Ainsi, ce manque de répercussion immédiat est d’abord dû à la carence en capacité de stockage. Le Conseil de la concurrence avait par ailleurs averti le gouvernement sur la question, lui recommandant de surseoir à la décision au vu de ces défaillances structurelles.

Les unités de raffinage de la société SAMIR ont été mises en arrêt en août 2015, à deux mois seulement avant le deadline fixé pour la libéralisation totale des prix.

Cet arrêt d’activité du raffineur national aurait dû interpeller le Gouvernement pour surseoir la décision de libéralisation total prévue pour le 1er décembre 2015 ou du moins retarder le processus de libéralisation déjà engagé à partir de janvier 2015.

En effet, le raffineur national jouait un rôle stratégique en la matière. Le raffineur dispose d’une capacité de stockage capitale, estimée à 2 millions de m3 tout produit confondu et dont la moitié a été réservée aux produits blancs. Le pays a été privé, d’un seul coup, de la moitié de ses capacités de stockage après la mise en arrêt du Raffineur avec le risque majeur pour l’approvisionnement du pays en cas de pénurie ou de tensions sur le marché international ou national.

 

 

 

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