Bank Al-Maghrib: faut-il ou non maintenir inchangé le taux directeur au Maroc?

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BAM, la Banque centrale du Maroc. DR.

Comme à l’accoutumé, les opérateurs économiques attendent avec impatience les mesures qui seront prises ce mardi, par le conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), notamment en ce qui concerne le taux directeur, instrument phare de toute Banque centrale.

Plusieurs analystes tablent sur un statu quo, soit le maintien du taux directeur à son niveau actuel (1,5%). Parallèlement, l’hypothèse d’une hausse du taux directeur reste une carte entre les mains de la Banque centrale, surtout dans un contexte marqué par des tensions inflationnistes.

Ainsi, le conseil de BAM est confronté, encore une fois, au dilemme croissance-inflation: augmenter le taux directeur pour juguler l’inflation ou le maintenir à son niveau actuel pour poursuivre le soutien à l’économie, à la croissance et à la création de l’emploi.

Pour le maintien du taux directeur à 1,5%:
– Eu égard l’origine des tensions inflationnistes, notamment importée et alimentaire frais, cela limite l’effet d’une hausse du taux directeur sur la maîtrise de l’inflation et les conditions de relance post-crise covid19, qui restent fragiles et entourées d’incertitudes, selon CDG Capital Insight.

– Une hausse du taux directeur va accentuer le déficit de la liquidité du secteur bancaire sous l’effet d’une baisse des avoirs officiels de réserve conjuguée à un fort accroissement de la monnaie fiduciaire et le fort dérapage à la hausse de l’inflation et de l’inflation sous-jacente à des niveaux historiquement élevés.

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– Maintenir le taux directeur au même niveau pour soutenir la croissance économique, qui va connaitre un ralentissement en 2022 sous l’effet d’une baisse importante prévue du PIB agricole.

– Donner un signal sur la non durabilité de l’inflation et renforcer la thèse du phénomène transitoire.

– Augmenter le taux directeur rendra le crédit plus cher, notamment le crédit à l’équipement et le crédit immobilier, ce qui freinera une relance économique déjà rendue molle par la conjoncture internationale.

– Le renchérissement de la dette sera également constaté par le Trésor qui empruntera immédiatement plus cher à court terme.

– Les agents économiques vont être plus réticents à emprunter et vont alors réduire leur consommation (pour les particuliers) ou leur production (pour les entreprises).

– Hausser le taux directeur risque de décourager l’investissement et de ralentir l’économie.

Contre le maintien du taux directeur au même niveau:
– Pour freiner l’inflation, surtout que les anticipations d’inflation risquent de se renforcer et les tensions sur les prix de se généraliser,

– Augmenter le taux directeur pour réduire l’importante hausse de la circulation fiduciaire qui vient renforcer une tendance déjà forte entamée en 2020 avec la crise sanitaire.

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– Mieux rémunérer l’épargne institutionnelle, qui affiche depuis le début de l’année des rendements négatifs à cause de l’inflation.

– Limiter le recours au crédit pour encourager l’épargne et les placements à terme.

– Une hausse des taux directeurs peut ainsi entrainer un resserrement du crédit ou une hausse de son coût, influençant les comportements de consommation, d’épargne et d’investissement des ménages et ceux des entreprises.

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