Affichage publicitaire: les professionnels dénoncent l’acharnement

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anarchie, affichage publicitaire

Le scandale autour de la profusion anarchique des panneaux publicitaires à Casablanca n’a pas tardé à faire réagir les opérateurs de l’activité. Constitués en association depuis quelques jours, ils publient un communiqué pour démentir « l’anarchie » dont l’ont accusé certains médias. 

L’association marocaine des sociétés d’affichage publicitaire (AMAP) a publié un communiqué pour « éclairer le grand public quant à cette ‘anarchie » dont sont taxées les sociétés d’affichage publicitaire », ainsi qu’à « remettre les pendules à l’heure » et « exprimer son profond regret quant aux confusions et amalgames qui ont largement caractérisé les articles parus ».

Après un rappel sémantique du mot « anarchie », l’association apporte une série d’arguments justifiant l’illégitimité selon elle de son usage. En premier lieu, elle rappelle que « l’affichage publicitaire est régi au Maroc par des lois claires, applicables et appliquées à tous ». Les autorisations d’installation de panneaux publicitaires relèvent des communes, organisés selon le cahier des charges établi par le ministre de l’Intérieur.

Ce que « presse et grand public » comprennent comme la multiplication de nouvelles installations n’est en réalité que des « déplacements imposés par des travaux de voirie, d’aménagement et/ou réaménagement de zones urbaines, déplacements de panneaux qui ne sont pas effectués au bon gré des afficheurs, mais soumis aux mêmes procédures régissant toute nouvelle installation (…) », lit-on.

 

Lire aussi : Casablanca: colère royale contre l'anarchie des panneaux publicitaires

 

Combien ça coûte?

Quant aux allégations de « mauvais payeurs », l’AMAP se défend en invoquant « une désinformation », voire « une volonté de nuire ». Elle détaille alors la grille des redevances communales pour le cas de la capitale économique, en rappelant que « les afficheurs figurent au rang des plus gros contributeurs aux recettes de la ville », soit plus de 200 MDH par an, tous opérateurs confondus. Pour les panneaux 4×3 fixes, la redevance annuelle s’établit entre 60.000 et 72.000 DHS; pour les 4×3 déroulants, entre 75.000 et 90.000 DH; pour un unipôle, entre 100.000 et 120.000 DH; pour une façade murale, entre 100.000 et 300.000 DH et pour une toiture d’immeuble, entre 100.000 et 200.000 DH.

Autre charge qui pèse sur l’activité et que soulève l’association est celle de l’éclairage, d’autant plus dans une ville conséquente comme Casablanca où « la facture ‘Lydec’ n’est pas des plus légères », explique-t-elle, affirmant qu’un opérateur débourse par mois 726 DH HT pour un panneau 4×3 fixe; 1.462 DH HT pour un 4×3 déroulant et 3.146 DH HT pour un unipôle.

 

Chute libre des recettes

Le groupe pointe également du doigts « l’amalgame et la confusion générés par les articles de presse » qui emploient en globalisant à outrance l’expression de « panneaux d’affichage ». Ainsi, le retrait récent de visuels publicitaires à la suite de l’expression de la colère royale ne concernent pas les sociétés d’affichage publicitaire sur les panneaux, n’en connaissant elles-mêmes « ni les tenants ni les aboutissants ». « Il s’agit de drapeaux suspendus aux poteaux électriques (kakémonos) », rectifie l’association, cela « ne relève en aucun cas des opérateurs disposant de parcs de panneaux d’affichage ».

Enfin, le communiqué infirme l’évolution des recettes des panneaux publicitaires, déclarant que ces dernières « subissent une érosion constante depuis près de cinq ans, avec l’avènement du digital, la constante augmentation des charges inhérentes à la hausse des redevances communales, des coûts de l’électricité, mais aussi des charges diverses liées au personnel employé, aux moyens logistiques, à la maintenance du parc, une maintenance figurant parmi les exigences de poids dans le cahier des charges, aux multiples assurances… ».

 

 

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