4 questions au nouveau président de la Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc

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Jean-Pascal Darriet,CFCIM,Chambre française de commerce et d'industrie,Maroc
Jean-Pascal Darriet, nouveau président de la Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc. DR

Dans un entretien à la MAP, à l’occasion de sa participation à un forum économique tenu ce weekend à Paris, le nouveau président de la Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc (CFCIM), Jean-Pascal Darriet, évoque les missions de cette institution en matière d’accompagnement des entreprises françaises souhaitant s’installer dans le royaume, l’attractivité du Maroc et sa progression dans le classement Doing business ainsi que les défis communs que la France et le Maroc sont appelés à relever à l’ère de la mondialisation.

– Vous venez d’être élu à la tête de la Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc. Quelle est précisément la mission de cette institution?

Cette élection est une grande fierté pour moi, la CFCIM étant une institution extrêmement bien ancrée au Maroc. Cette institution qui a plus de 115 ans est vraiment une partie prenante de son histoire, de son présent et de son avenir. C’est également l’une des chambres les plus importantes non seulement en matière d’effectifs et d’adhérents, mais aussi en matière de projets qui sont portés au service de ses adhérents. De façon très concrète, la CFCIM accompagne et apporte un service pour 5.000 adhérents ce qui représente un bassin d’emplois d’entre 250.000 et 300.000 salariés, compétences qui sont aujourd’hui implantées au Maroc, accompagnées et développées et qui permettent à la fois d’aider l’entreprise à gagner en valeur et de participer à la dynamique du pays.

– En quoi se décline cet accompagnement?

La CFCIM a développé une compétence dans le domaine de cet accompagnement à divers niveaux, d’abord comprendre les marchés adressés selon les domaines de chaque entreprise et ses besoins spécifiques. Nous accompagnons l’entrepreneur qui veut s’implanter au Maroc pour comprendre le marché, l’évaluer, faire des études de marché. C’est la première des démarches que nous faisons. Pour cela, nous avons besoin d’assurer une veille réglementaire, le bon marché adressé c’est celui qui est en adéquation parfaite avec la réglementation du pays ou qui anticipe cette réglementation.

Un travail très important est fait sur l’adaptation du capital humain. Nos adhérents ont besoin non seulement d’avoir des compétences qui soient au plus près des besoins du pays et du marché adressé, mais ils ont besoin d’anticiper les évolutions. Au Maroc -comme beaucoup de pays qui croient en leur développement-, nous avons un domaine dans lequel les compétences ont besoin d’être davantage développées notamment les TIC et la gestion des datas. Dans ces domaines, nous avons des offres de formation qui sont portées par la Chambre et pour lesquelles nous avons besoin d’offrir les formateurs les plus talentueux et les diplômes les mieux reconnus.

La formation est un domaine sur lequel la Chambre apporte un accompagnement extrêmement fort. Elle veille aussi à mettre en relation l’ensemble des adhérents pour leur permettre de mieux comprendre le marché, les problématiques, mieux régler ses propres difficultés et mieux travailler et préparer les conditions de sa croissance.

– A votre avis, pourquoi cet engouement des entreprises françaises pour le Maroc?

Il y a une raison historique et culturelle et une alchimie subtile entre ces deux pays qui fait que nous avons des marchés qui se ressemblent, une langue commune, des régimes de droit qui sont voisins, donc la compréhension de l’un facilite la compréhension de l’autre. C’est déjà un ensemble de prérequis qui aide et favorise cet échange. Il y a des communautés qui se parlent, qui cohabitent et qui échangent historiquement depuis très longtemps et qui donc facilitent les transferts économiques. Enfin, je crois que les entrepreneurs français qui veulent s’implanter dans le royaume ont bien compris que le Maroc est un pays qui est en pleine croissance et en plein essor, c’est un pays qui a profondément modernisé ses infrastructures de transports, logistiques et administratives entre autres et qui est donc prêt à recevoir et accueillir de nouveaux investisseurs.

Regardez la progression spectaculaire que connaît le Maroc en matière de classement Doing business, c’est une façon de mettre en évidence l’attractivité du pays pour des nouveaux investisseurs. Chaque année, des places sont gagnées, attestant de cette très forte attractivité. Les investisseurs français qui veulent s’implanter au Maroc n’hésiteront pas. Ils voient que le Maroc est un pays sur lequel il faut investir parce que les portes sont ouvertes, parce que l’investissement dans les infrastructures a été réalisé et que le capital humain est là. Croyez moi, cela leur donne envie d’investir et la réussite est à venir.

– Le Maroc et la France sont des partenaires stratégiques en matière économique. En même temps, ils font face à des défis communs à l’ère de la mondialisation, aux conflits commerciaux entre les Etats Unis et la Chine et au protectionnisme. A votre avis, comment les deux pays peuvent-ils relever ces défis?

La France et le Maroc se trouvent dans des systèmes commerciaux ouverts confrontés à la mondialisation et donc à la logique de la concurrence. Vous parliez de grands pays qui aujourd’hui s’inscrivent dans un développement en Afrique. On les voit soumissionnés au Maroc, en Europe et en France.

Dans des systèmes ouverts soumis à la concurrence, l’arrivée de nouveaux acteurs en soi est une chance et une opportunité. Le pire c’est de ne pas être confronté à cette logique ce qui amène au repli sur soi et à considérer quelque part que le niveau d’engagement et de qualité des prestations et des services est arrivé à son maximum.

Se confronter à la concurrence c’est s’ouvrir de nouvelles perspectives, c’est favoriser l’innovation et la capacité à se remettre en cause. Donc voir arriver de nouveaux acteurs, ce n’est pas une contrainte, c’est une magnifique opportunité, pour cela, acteurs marocains et acteurs français doivent trouver à travers cela des opportunités pour faire mieux, pour faire moins cher et pour apparaître plus que jamais en compétition positive, titulaires de nouveaux marchés.

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