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«Doctorat sans master»: la fac des lettres de Fès se défend de favoritisme envers la fille d’un leader d’Al Adl Wal Ihsane
Publié leDepuis lundi dernier, plusieurs médias ont rapporté que la fille d’un leader d’Al Adl Wal Ihsane s’est inscrite dans un cycle doctoral à la Faculté des lettres de Fès sans avoir eu le master. L’établissement a réagi à la polémique.
La direction de la Faculté des lettres et des sciences humaines Dhar El Mehraz (FLDM) de Fès a lancé une enquête sur les supposées faveurs dont aurait bénéficié la fille d’un leader d’Al Adl Wal Ihsane. Selon diverses sources, la jeune femme a réussi à s’inscrire dans un cycle doctoral sans avoir préalablement décroché un master, en «violation flagrante de la législation et des conditions d’admission au doctorat, ainsi que du principe d’égalité des chances».
« Trafic d’influence »
Les mêmes sources ont accusé le père de la concernée, également membre de l’instance scientifique de la Jamaâ de Cheikh Abdeslam Yassine et enseignant les Fondements de la théologie et les Finalités de la Charia à la même faculté, de « trafic d’influence » pour inscrire sa fille en première année de doctorat pour l’année universitaire 2022-2023, avant même qu’elle n’ait obtenu le master.
Selon d’autres allégations, la fille de ce membre de l’Union mondiale des savants musulmans aurait complété sa deuxième année de doctorat alors qu’elle n’a obtenu son master en «Traduction et Communication interculturelle» qu’en juillet dernier, soit deux ans après son inscription en doctorat. De plus, elle aurait soutenu sa thèse de master en Etudes anglaises il y a environ deux mois tout en poursuivant ses études doctorales.
Dans son édition du lundi 2 septembre 2024, Assabah a affirmé que l’affaire avait été signalée au ministère de tutelle ainsi qu’à la présidence du parquet général et que «la faculté et la présidence de l’université ne se sont pas encore mobilisées pour corriger cette situation, malgré les correspondances envoyées par le ministère à leur sujet».
Enquête diligentée
Pour clarifier la situation, la FLDM a mené une enquête pour vérifier la véracité des faits et éclairer l’opinion publique. Dans un communiqué publié jeudi soir, la faculté a expliqué qu’après examen du dossier de l’étudiante, il a été constaté que celle-ci possédait un baccalauréat de première année, lui permettant d’intégrer la Dar El-Hadith Al-Hassania, une institution qui délivre un «diplôme d’habilitation» équivalent légalement au master, conformément au décret du ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique n° 09-140 du 22 janvier 2009 définissant les diplômes nationaux permettant l’accès aux formations de doctorat.
«Cette équivalence officielle a permis à l’étudiante de s’inscrire au doctorat, comme c’est le cas pour tous les étudiants marocains ayant rempli les conditions légales et procédurales requises et soutenu leur projet scientifique devant des comités spécialisés», précise l’institution dans son communiqué, ajoutant que «toutes les étapes de son inscription au doctorat sont documentées par des procès-verbaux signés par le professeur superviseur, les membres du comité de sélection du laboratoire, ainsi que son directeur».
RAS
La faculté souligne également qu’en examinant le dossier relatif à l’inscription parallèle de la concernée au master « Anglais et littérature anglaise », il apparaît qu’elle a obtenu un second baccalauréat lui permettant d’accéder à la licence en Études anglaises avant son inscription au doctorat. Après avoir obtenu la licence avec mention honorable, elle a pu accéder au master « Anglais et littérature anglaise », confirmant ainsi que son parcours académique est à la fois correct et remarquable.
«Par conséquent, en tant que responsables légaux, professionnels et éthiques, nous confirmons que le dossier de l’étudiante répond à toutes les conditions légales et scientifiques requises pour l’inscription au doctorat. Toutes les démarches d’inscription et les procès-verbaux y afférents sont valides et légales, attestées par les membres du comité scientifique du laboratoire, son directeur, ainsi que le Centre de Doctorat et le Pôle d’Études en Doctorat de l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah», conclut le communiqué, ajoutant que l’inscription a été validée par l’ancien doyen de la FLDM.