Depuis cet hiver, les apiculteurs marocains font face pour la première fois à un effondrement…
Disparition des abeilles: des facteurs climatiques et environnementaux en seraient la cause (ONSSA)
Publié leLe déficit des précipitations, l’insuffisance des aires de butinage ou encore l’état sanitaire des ruchers, sont autant de facteurs qui pourraient expliquer le phénomène d’effondrement des colonies d’abeilles détecté récemment chez certains apiculteurs et dans certaines régions marocaines, a affirmé, Mme Asma Kamil, Cheffe de la division de la santé animale à l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA).
« Le phénomène de disparition des abeilles appelé également +syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles+ est caractérisé par le fait que les colonies d’abeilles quittent leurs ruches sans y revenir, alors qu’au niveau de la ruche, seule la reine et quelques ouvrières y restent, a expliqué Mme Kamil dans un entretien accordé à la MAP.
Outre le Maroc, le phénomène de disparition des abeilles a été observé dans d’autres régions du monde, notamment en Europe, en Amérique et en Afrique, a-t-elle indiqué, ajoutant que des études et des recherches imputent l’effondrement des colonies d’abeilles à la conjugaison de plusieurs facteurs, notamment climatiques et environnementaux.
Les facteurs climatiques, poursuit-elle, sont notamment liés « au déficit des précipitations et à l’augmentation des températures », précisant que d’autres facteurs environnementaux pourraient être à l’origine de cette disparition, dont « l’insuffisance des parcours et des aires de butinage pour les abeilles, entraînant une insuffisance des ressources alimentaires, ainsi que l’état sanitaire des ruchers, y compris les mesures préventives adoptées et les pratiques apicoles ».
Dans l’objectif de déterminer l’ampleur de ce phénomène et d’en élucider les facteurs qui l’ont favorisé, l’ONSSA s’est mobilisé, en collaboration avec la Fédération interprofessionnelle marocaine de l’apiculture (FIMAP), pour mener des investigations sur le terrain.
Ces enquêtes de terrain ont ciblé plusieurs provinces et ont permis de visiter et d’examiner environ 23.000 ruches dans plusieurs régions du Maroc, explique la responsable, faisant observer que plusieurs prélèvements de la ruche et du couvain ont été effectués en vue de leur analyse au laboratoire.
Les résultats préliminaires de ces enquêtes ont montré qu’il s’agit d’un phénomène nouveau touchant certaines zones et certains apiculteurs à des degrés variables. Ces mêmes résultats excluent également l’hypothèse qu’une maladie des abeilles soit à l’origine de cette disparition.
Afin d’échanger les connaissances et les expériences internationales concernant la disparition des abeilles, l’ONSSA a organisé en février un colloque scientifique international sur cette question.
Cet événement qui a été présidé par le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohamed Sadiki, a connu la participation par visioconférence de plusieurs experts et chercheurs internationaux, des organisations internationales, des opérateurs et professionnels du secteur, de l’ordre national des vétérinaires, des représentants des associations de consommateurs ainsi que des responsables centraux et régionaux du ministère.
Pour atténuer les effets de la disparition des abeilles sur le secteur apicole, le ministère de l’Agriculture a élaboré un programme spécial en vue de soutenir les apiculteurs touchés.
Le gouvernement a dans ce sens alloué un montant de 130 millions de dirhams (MDH) pour prendre des mesures immédiates à travers notamment l’accompagnement des apiculteurs pour la reconstruction des ruches infectées par la distribution de nouvelles colonies d’abeilles et la mise en place d’une campagne nationale de traitement des ruches contre la maladie de varroase ainsi que des campagnes de sensibilisation au profit des apiculteurs, notamment en ce qui concerne les bonnes pratiques en matière d’apiculture.