Discours de Macron: le PJD très remonté après les propos du président français sur le Hamas

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Discours de Macron : le PJD rejette les propos du président sur le Hamas
L'ancien Chef du gouvernement et secrétaire général du Parti Justice et Développement (PJD) du Maroc, Abdelilah Benkirane. © Fadel Senna / AFP

Les propos tenus par le président français Emmanuel Macron à la tribune du Parlement marocain, mardi, concernant l’opération du 7 octobre lancée par le Hamas, ne sont pas du goût du mouvement islamiste qui le fait savoir dans une lettre ouverte.

Dans cette lettre signée par son secrétaire général Abdelilah Benkirane, le Parti Justice et Développement (PJD) a vivement critiqué, ce mardi 30 octobre, les propos tenus par le président de la République française sur le 7 octobre, qui «a constitué une attaque d’une barbarie particulièrement atroce», ainsi que le «droit de défendre» d’Israël et de son peuple «contre une telle menace».

Le parti a exprimé sa satisfaction quant au contenu du discours, notamment sur le «Partenariat d’exception renforcé entre le Royaume du Maroc et la République française», mais aussi sur la position claire et sans ambiguïté de la France sur la question du Sahara marocain, avant de mettre un bémol et rappeler au président que «le Maroc et les Marocains, et comme l’a souligné à maintes reprises Sa Majesté le Roi, placent toujours la question palestinienne au même rang que la question du Sahara marocain».

À cet égard, le PJD a exprimé «son grand étonnement quant au contenu de votre discours concernant la guerre meurtrière que mène Israël à Gaza» et en particulier l’affirmation selon laquelle «le 7 octobre 2023 a constitué une attaque d’une barbarie particulièrement atroce, perpétrée par le Hamas contre Israël et son peuple. Israël a le droit de défendre son peuple contre une telle menace…».

À ce titre, le parti conservateur a souligné que «le Hamas, et à l’instar du Mouvement de Libération Nationale au Maroc, des Forces Françaises Libres en France, et du Front de libération nationale en Algérie, et de tant de Mouvements de Libération de par le Monde…, est et reste un Mouvement de Résistance qui pratique le droit légitime reconnu par le droit international à tous les peuples de se défendre contre l’occupation et l’extermination».

Pour le PJD, «le Hamas et toutes les branches de la résistance palestinienne ne font que lutter contre le colonialisme, l’occupation, le nettoyage ethnique, le grand remplacement, le génocide, et contre toutes ces barbaries perpétrées par Israël, et qui ne datent pas du 07 octobre 2023, mais qui remontent et demeurent de manière ininterrompue depuis plus de 76 ans».

Rappel utile 

Considérant Israël comme une «entité colonisatrice occupant de manière illégale la terre de la Palestine», le PJD a affirmé qu’elle «n’a rien à voir avec le droit à la légitime défense, et que les crimes qu’il a perpétrés depuis des décennies, et le génocide aggravé qu’il mène à Gaza depuis le 07 octobre 2023, et le « plan des généraux » en cours au Nord de Gaza depuis des semaines n’ont pas d’égal dans l’histoire des sauvageries, et à cet égard, le fait de qualifier ces atrocités comme « le droit de défendre son peuple contre une telle menace… » constitue une injustice manifeste et une injure indigne au peuple palestinien opprimé depuis au moins 1948».

Et d’aller plus loin en considérant que cette prise de position de Macron constitue «un encouragement « licence to kill » à une armée d’occupation sans vergogne à continuer ce nettoyage ethnique et ces pogroms sans précédents».

Dans cette veine, le PJD rappelle à Macron qu’il a lui-même «critiqué, à juste titre, dans votre discours du jeudi 24 octobre lors de la conférence organisée à Paris pour le Liban, la barbarie semée par Israël et le génocide et le nettoyage ethnique qu’il mène en Palestine et au Liban», notamment, sa déclaration «On parle beaucoup de guerre de civilisation (…) Je ne suis pas sûr qu’on défende une civilisation en semant soi-même la barbarie».

Les députés évitent une réaction immédiate

Le président du groupe parlementaire de la Justice et du Développement, Abdallah Bouanou, a de son côté affiché son refus desdits propos, révélant que le groupe avait discuté d’une réaction immédiate lors de la séance, au moment où le président français Emmanuel Macron prononçait son discours, en particulier sur la partie consacrée aux événements en Palestine.

«Cependant, par respect pour lui en tant qu’invité de Sa Majesté le Roi, et en conformité avec la tradition marocaine d’accueil de leurs invités, nous avons décidé de renoncer à la réaction convenue, tout en suivant la situation avec des initiatives ultérieures», a-t-il déclaré.

Bouanou a souligné dans un communiqué que «les événements du 7 octobre 2023 ne peuvent être expliqués que par la succession de décisions et de politiques d’Israël et, derrière lui, des pays occidentaux, avec à leur tête les États-Unis, qui cherchent à poursuivre le déplacement du peuple palestinien de sa terre, à établir de nouvelles colonies sur celle-ci, et à continuer d’effacer l’identité religieuse et historique d’Al Qods (Jérusalem) et de la mosquée Al-Aqsa, selon un plan visant à liquider la question palestinienne».

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