Deux Israéliennes tuées en Cisjordanie après des frappes à Gaza et au Liban

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Crédit: AFP.

Deux Israéliennes ont été tuées vendredi en Cisjordanie occupée dans une attaque contre leur véhicule, après des frappes israéliennes contre la bande de Gaza et le sud du Liban, dernier épisode en date d’une brusque montée de tension au Proche-Orient.

Israël a dit avoir visé à Gaza et au Liban des positions du mouvement palestinien Hamas, en riposte aux tirs de dizaines de roquettes contre son territoire.

Le Magen David Aadom, l’équivalent israélien de la Croix-Rouge a fait état de la mort de deux femmes âgées d’une vingtaine d’année, dans une attaque en Cisjordanie. Une troisième a été « grièvement blessée ».

L’armée israélienne, qui a indiqué que les deux victimes étaient israéliennes, a précisé que leur véhicule avait été attaqué dans le nord-est de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Elle a annoncé avoir bloqué les routes dans le secteur et lancé des recherches pour retrouver les « terroristes » qui ont tiré sur le véhicule.

Cette attaque survient après des frappes israéliennes à Gaza et au Liban, lancées après une accalmie toute relative du conflit israélo-palestinien observée depuis le début du ramadan, le 23 mars. Elles constituent une escalade sur le front israélo-libanais sans équivalent depuis 2006.

Les raids aériens ont commencé peu avant minuit à Gaza et duré plusieurs heures, et les bombardements sur le sud du Liban, brefs, ont eu lieu vers 01h00 GMT.

Au Liban, l’armée israélienne a affirmé avoir frappé trois « infrastructures » appartenant au Hamas, dans la zone de Rachidiyé, où se trouve un camp de réfugiés palestiniens, près de Tyr. C’est la première fois qu’Israël confirme avoir attaqué le territoire libanais depuis avril 2022.

De violentes explosions ont été entendues dans la région de Tyr. « Deux obus au moins sont tombés près du camp », a raconté à l’AFP un habitant du camp de Rachidiyé, Abou Ahmad.

Jeudi, jour de la Pâque juive, une trentaine de roquettes avaient été tirées du Liban vers Israël, blessant une personne et causant des dégâts matériels.

Ces tirs ont eu lieu au lendemain de l’irruption violente mercredi de la police israélienne dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, troisième lieu saint de l’islam, afin d’en déloger des Palestiniens « extrémistes », selon le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

 

– « Payer le prix fort » –

 

L’armée israélienne affirme que les tirs de roquettes du Liban, non revendiqués, étaient « palestiniens », et probablement selon elle du Hamas ou du Jihad islamique, autre mouvement palestinien, et M. Netanyahu a promis de faire « payer le prix fort » aux ennemis d’Israël.

Israël et le Liban sont techniquement en état de guerre après différents conflits, et la ligne de cessez-le-feu est contrôlée par la Force intérimaire des Nations unies (Finul), déployée dans le sud du Liban. Celle-ci a dit avoir appelé « toutes les parties à cesser toutes leurs actions ».

« Les deux parties ont dit qu’elles ne voulaient pas de guerre », a assuré la Finul dans un communiqué.

L’armée israélienne a affirmé pour sa part qu’elle n’autoriserait « pas l’organisation terroriste Hamas à opérer à partir du Liban et qu’elle (tenait) l’Etat libanais pour responsable de tout tir dirigé (vers Israël) à partir de son territoire. »

L’armée libanaise a annoncé vendredi avoir démantelé dans le sud du pays une nouvelle rampe de lancement de roquettes susceptibles d’être tirées sur Israël, et le ministère libanais des Affaires étrangères a assuré que le Liban voulait préserver « le calme » dans le sud.

Lire aussi: Israël frappe le Liban et Gaza après des tirs de roquettes contre son territoire

La Grande-Bretagne a de son côté appelé à la « désescalade » de « toutes les parties ».

Condamnant « l’agression israélienne épouvantable » à Gaza et au Liban, le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a dit de son côté tenir Israël « entièrement responsable des conséquences d’une agression aussi grave ».

Le ministère de la Santé de Gaza a fait état de « dégâts » à l’hôpital pédiatrique al-Dorra (dans l’est de la ville de Gaza) à la suite des raids israéliens, condamnant un acte « inacceptable ».

Le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l’armée israélienne, a indiqué à la presse que ces dernières informations étaient en train d’être examinées.

 

– « Arrêter l’escalade » –

 

Le Hamas et le Jihad islamique ont informé vendredi l’Egypte, qui sert habituellement de médiateur entre Israël et les groupes palestiniens, que « les factions palestiniennes poursuivront les tirs de roquettes si Israël continue ses agressions et raids aériens », ont affirmé à l’AFP des sources de ces mouvements palestiniens à Gaza.

Plus tôt jeudi, le Hezbollah chiite, maître de fait du sud du Liban, avait proclamé son soutien à « toutes les mesures » que les groupes armés palestiniens pourraient prendre contre Israël.

L’armée israélienne a dit par ailleurs avoir mené plusieurs raids aériens dans la nuit dans la bande de Gaza, visant dix cibles, dont des tunnels, une mitrailleuses lourde et des ateliers de fabrication d’armes appartenant au Hamas.

En riposte, plusieurs dizaines de missiles ont été tirés à partir de la bande de Gaza. Un seul a touché une zone urbaine, Sderot, tout près de la bande de Gaza, endommageant une maison, selon le lieutenant-colonel Hecht.

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