Département d’État américain: « le Maroc continue d’atténuer le risque de terrorisme »

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Un élément des forces spéciales du BCIJ. Photo: H24info.ma.

Le dernier rapport du département d’État américain sur la lutte contre le terrorisme dans le monde a été rendu public. Selon le document, le Maroc a continué en 2021 à « atténuer le risque de terrorisme ». 

Le département d’État américain a rendu public le 27 février son rapport sur le terrorisme pour l’année 2021. Un long chapitre est consacré au Maroc avec qui les Etats-Unis ont une « longue histoire de coopération solide en matière de lutte contre le terrorisme ».

Le rapport en question « donne un aperçu sur les questions importantes dans la lutte contre le terrorisme et aide les États-Unis à faire des décisions éclairées sur les politiques, les programmes et l’allocation des ressources » pour « renforcer les capacités et la résilience de la lutte contre le terrorisme dans le monde entier », lit-on sur le site du département d’Etat américain.

Il souligne d’abord que « le gouvernement marocain a poursuivi sa stratégie globale qui comprend des mesures de sécurité vigilantes, une coopération régionale et internationale et des politiques de lutte contre la radicalisation ».

« En 2021, le Maroc a continué à atténuer le risque de terrorisme. Le pays a continué de faire face à des menaces sporadiques de la part de petites cellules terroristes indépendantes, dont la majorité se disaient inspirées ou affiliées à l’Etat islamique », indique le département.

Il rappelle aussi que le Maroc est membre, entre autres, du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF).

« Aucun incident terroriste n’a été signalé au Maroc en 2021 », souligne le rapport.

55 personnes arrêtées

Pour ce qui est de la « législation, l’application de la loi et la sécurité des frontières », le Maroc a enquêté et a poursuivi et condamné des accusés en vertu de la législation sur la lutte contre le terrorisme promulguée en 2003 et complétée en 2015, et qui est conforme à la résolution 2178 du Conseil de sécurité des Nations unies.

En 2021, « les forces de l’ordre marocaines, coordonnées par le ministère de l’Intérieur, ont ciblé et arrêté au moins 55 personnes lors de 11 opérations de lutte contre le terrorisme, démantelant efficacement des cellules aux premiers stades de la planification d’attaques contre une série de cibles, notamment des bâtiments publics, des personnalités éminentes, des bâtiments des services gouvernementaux de sécurité et, comme le rapporte la presse locale, des étrangers ».

Le nombre d’arrestations en 2021 reste inférieur à celles effectuées dans les années précédant la pandémie du Covid-19.

Aussi, selon le département d’Etat américain, « les forces de l’ordre marocaines ont tiré parti de la collecte de renseignements, du travail de la police et de la collaboration avec des partenaires internationaux pour mener des opérations de lutte contre le terrorisme ».

Le rapport indique également que le Maroc a pris part à « un large éventail de programmes parrainés par les États-Unis pour améliorer les capacités techniques et d’enquête du pays, notamment les enquêtes financières, l’analyse du renseignement, la criminalistique et la cybersécurité ».

La sécurité aux frontières, une « priorité »

Le département d’Etat américain explique aussi que la sécurité des frontières est « restée une priorité absolue pour les autorités marocaines ». La Direction générale de la sûreté nationale (DSGN) a la responsabilité de mener des inspections aux frontières au niveau des différents points d’entrée au territoire marocain, tels que l’aéroport Mohammed V de Casablanca.

« Les responsables de l’application des lois et les transporteurs aériens privés ont travaillé régulièrement avec les États-Unis pour détecter et dissuader les personnes tentant de transiter illégalement et s’adresser aux voyageurs figurant sur la liste de surveillance ».

En outre, les autorités aéroportuaires marocaines « disposent d’excellentes capacités de détection des documents frauduleux », souligne-t-on.

Aussi, la police, l’Administration des douanes et la Gendarmerie royale ont mis en place des points de contrôle mobiles et fixes le long des routes dans les zones frontalières et au niveau des entrées des principales villes. Des unités de la marine et des garde-côtes marocains ont surveillé et patrouillé les vastes eaux côtières du Maroc, y compris le détroit de Gibraltar, pour interdire les trafiquants illicites, poursuit le département américain.

Lire aussi: France: un Franco-Marocain condamné pour terrorisme déchu de sa nationalité

Pour ce qui est de la lutte contre le financement du terrorisme, le Maroc, membre du Groupe d’action financière du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord (GAFIMOAN), a promulgué une législation anti-blanchiment d’argent « plus stricte », conformément aux normes du GAFI.

Le GAFI a d’ailleurs décidé de sortir le Maroc de la liste grise, tout en saluant son « respect total » de ses engagements en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.

« Allié majeur » de l’Otan

Dans le volet « Lutte contre l’extrémisme violent », le département d’Etat américain affirme que le Maroc « dispose d’une stratégie globale qui donne la priorité au développement économique et humain, en plus de la lutte contre la radicalisation menant à la violence et la surveillance de la sphère religieuse ».

« Pour contrer ce qu’il considère comme de l’extrémisme religieux, le Maroc promeut une interprétation de l’école malékite-acharite de l’islam sunnite », souligne encore le document, qui cite notamment un programme d’études lancé par le ministère des Habous auprès de 50.000 imams et plusieurs mourchidates.

En fin, le Maroc en tant qu' »allié majeur non membre de l’OTAN » a accueilli en 2021 l’African Lion, l’exercice militaire le plus important et le plus complexe du Commandement américain pour l’Afrique (AFRICOM), rappelle-t-on.

Le Bureau des Nations unies pour la lutte contre le terrorisme (UNOCT) a créé un bureau de programme au Maroc pour la formation spécialisée dans la lutte contre le terrorisme, qui a ouvert en juin et a accueilli plusieurs formations fin 2021.

Le rapport conclut par le fait que le Maroc a « bénéficié également d’une coopération étroite avec des partenaires européens, en particulier la Belgique, la France et les Pays-Bas, pour contrecarrer les menaces terroristes potentielles en Europe ».

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