Vidéos. Jazzablanca: le jazz à la sauce marocaine

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On entend souvent dire que le « Jazz est mort » ou qu’il n’intéresse qu’une petite niche, une « élite » au goût raffiné et que les chances pour que ce genre de musique intéresse le grand public sont minimes. Pourtant, certains musiciens marocains ont choisi de s’y consacrer. C’est le cas d’anciens artistes tel que les Frères Souissi ou encore de musiciens jeunes comme Taha El Hmidi qu’on a pu rencontrer à Jazzablanca. Reportage.

Les frères Souissi

Après une absence de plusieurs années, les frères Souissi se sont produits mardi dernier au festival Jazzablanca. Ces musiciens riches d’une trentaine année d’expérience ont partagé avec le public casablancais des chansons de leur répertoire de « jazz marocain ». Un jazz métis, imprégné de sonorités issus du patrimoine national. Accompagnés de Noureddine Baha au piano, et de Abdelfattah El Houssaini, Hassan, Ali et Hamza Souissi ont joué des morceaux anciens et nouveaux de leur répertoire. « Depuis notre premier concert en 1987 au festival de Assila, on a commencé à creuser cette veine de Jazz marocain », explique Hamza Souissi, bassiste du groupe.

« On a beaucoup été influencé par le jazz américain mais à un moment nous voulions représenter notre identité marocaine. Nous avons la chance d’être dans un pays qui est très riche, la musique gnaoui qui représente l’Afrique, la musique andalouse, la musique amazigh, on s’en inspirait », précise-t-il.

 

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Simples et modestes, les frères Souissi sont connus, surtout à Rabat où ils ont plusieurs adeptes de leur musique. Nous leur avons demandé si le jazz perdait effectivement de son charme au Maroc, surtout que les festivals autrefois spécialisés de jazz se tournent d’avantage vers d’autres styles de musique comme l’électronique, très tendance ces dernières années.

« Si l’on parle du jazz des années 60 et 70, en général pour les Marocains c’est « abstrait ». Mais le jazz a cette particularité d’être très ouvert et d’accepter des influences différentes. Il y a du jazz brésilien, du jazz cubain… Ce sont des styles qui sont certes moins médiatisés que les grands tubes ou la musique actuelle. Mais il faut continuer », estime Hamza Souissi.

A travers leur école de musique où ils enseignent les rudiments de la musique (cours de guitare basse, de flûte, de piano etc), les frères Souissi espèrent d’ailleurs intéresser les jeunes aux styles de musique délaissés. « On veut leur montrer qu’il n’y a pas que ce qu’ils voient sur leurs tablettes ».

Taha El Hmidi

Après la sortie de son premier album « Out of nowhere » en 2018, Taha El Hmidi, musicien indépendant de jazz a pu jouer dans 7 ou 8 scènes différentes avec son groupe composé de Salim Akki à la batterie et Khalil Bensouda à la basse. Le jeune artiste a également eu l’opportunité de jouer à l’étranger dans le cadre du festival « Jazz à l’étage ». C’est justement là-bas qu’il rencontrera Alexandre Deschamps, saxophoniste français et le pianiste parisien Sylvain Lorain. Il les invite alors à jouer avec lui au festival Jazzablanca et 3 jours de répétitions suffisent pour qu’ils s’imprègnent de sa musique .

Au festival Jazzablanca jeudi dernier, le public était d’ailleurs étonné de voir un groupe aussi jeune maîtriser son répertoire qui va du Jazz à des sonorités blues, rock ou funk. « J’ai décidé de monter mon propre projet après avoir joué avec des groupes aux styles très différents. Le problème qui revenait souvent avec ces groupes était qu’il se limitait à un style précis », déclare Taha El Hmidi.

 

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Et d’ajouter « Dans mes compositions on retrouve principalement du jazz mais également les influences de toutes ces années que j’ai passé à jouer et à m’intéresser à différents genres. Et je suis toujours curieux d’apprendre d’avantage ».

 

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Taha El Hmidi ne perd pas espoir en le jazz. « Je vais continuer à jouer du jazz, surtout avec les messages encourageants que je reçois… Même si dans le monde entier, même en Amérique on affirme que Jazz is dying (le jazz se meurt NDLR) ».

 

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