Vidéo. France: le concert du rappeur Médine au Bataclan fait polémique

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Des élus de droite et d’extrême droite jugent provocantes les paroles du rappeur dont un album s’intitule Jihad. Les politiques ont promis de tout faire pour empêcher le concert de se dérouler au Bataclan en octobre.

Depuis l’annonce d’un concert de Médine au Bataclan, à Paris, la polémique enfle. Des élus LaREM, LR et Rassemblement national (ex-FN) ont protesté dimanche contre le spectacle, prévu en octobre, du rappeur havrais. Ce dernier avait suscité une polémique en 2015 avec le titre Don’t Laïk, paru une semaine avant l’attentat contre Charlie Hebdo. Sur le réseau social Twitter, dimanche, les hashtags #Bataclan et #Médine ont été largement utilisés. Une pétition lancée sur change.org par Grégory Roose, ex-délégué départemental du FN dans les Alpes-de-Haute-Provence, avait été signée dimanche par 8 600 personnes.

La cause de cette révolte: les paroles du rappeur. En 2015, dans son titre Don’t Laïk, il déclarait: «Crucifions les laïcards comme à Golgotha / Le polygame vaut bien mieux que l’ami Strauss-Kahn» ou encore «J’mets des fatwas sur la tête des cons». Médine est également l’auteur d’un album intitulé Jihad, le plus grand combat est contre soi-même… (2005).
 


«Un sacrilège pour les victimes»
De nombreux élus trouvent aberrant de laisser le rappeur jouer dans la salle où 90 personnes ont perdu la vie lors des attentats terroristes du 13 novembre 2015. Dans un tweet, Marine Le Pen s’exclame: «Aucun Français ne peut accepter que ce type aille déverser ses saloperies sur le lieu même du carnage du Bataclan. La complaisance ou, pire, l’incitation au fondamentalisme islamiste, ça suffit!»
 


Pour Laurent Wauquiez, le président des Républicains, cette annonce est un «sacrilège pour les victimes, déshonneur pour la France». Le député LR des Alpes-Maritimes Éric Ciotti a de son côté déclaré que «la programmation du rappeur au Bataclan est une insulte insupportable à la mémoire des victimes du 13 novembre 2015». Il a demandé à Emmanuel Macron d’interdire le concert car «il y a des symboles qui ne peuvent être profanés».
Comme lui, d’autres élus LR se sont indignés sur Twitter. Le sénateur de Vendée Bruno Retailleau en appelle à Gérard Collomb. Il demande au ministre de l’Intérieur d’utiliser «contre ce rappeur les mêmes armes que celles utilisées contre Dieudonné», l’humoriste condamné à plusieurs reprises pour diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale.

Aurore Bergé, porte-parole du groupe LaREM à l’Assemblée, a elle aussi fait part de son indignation: «Ses paroles sont, ni plus ni moins, un appel au meurtre. “Crucifions les laïcards comme à Golgotha.” Cela s’appelle un constat. Maintenant préparons-nous aux procès d’intention et à la victimisation.»

Son rêve: jouer au Bataclan

Pour l’instant, Médine n’a pas communiqué sur la polémique. Sur LCI, en février 2015, il avait défendu son titre , «il faut le juger comme un morceau de rap et non pas comme un pamphlet islamiste. Il s’agit non pas d’une critique de la laïcité, mais plutôt de ce qu’on en fait, et de ce qui devient de plus en plus de la propagande antireligieuse.» Dans son titre Faisgafatwa, en 2015, le rappeur proteste contre les islamistes radicaux. «J’crois que tu t’es pris les deux Nike Air dans le tapis d’prière / Viens pas recruter dans mon quartier c’est pas ta pépinière», chante-t-il. Deux ans plus tard, il s’expliquait au sujet de son titre Don’t Laïk: «J’ai eu la sensation d’être allé trop loin.» Les élus de droite attendent maintenant une réaction du gouvernement.

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