Vidéo. Essaouira: l’art, la culture et le digital en débat

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Organisée en marge du Festival Gnaoua 2017, la 6e édition du Forum des droits de l’homme a eu pour thème:«Créativité et politiques culturelles à l’heure du numérique». H24Info a assisté à la première table ronde, qui s’est penchée sur l’impact (négatif ou positif) du digital sur l’art et la culture. Compte-rendu.

Le Festival Gnaoua et Musiques du Monde a fêté du 29 juin au 1er juillet sa 20e édition. Un exploit de longévité dont très peu d’autres événements peuvent se vanter. Et à cette occasion, Neila Tazi et son équipe ont mis le paquet: des spectacles inédits offerts par les nombreuses stars invitées et les maîtres gnaoua.

Mais le Festival Gnaoua, c’est aussi le Forum des droits de l’homme d’Essaouira, organisé cette année sous le thème: «Créativité et politiques culturelles à l’heure du numérique». Les thématiques abordées pour cette 6e édition se sont articulées autour de quatre axes: «Arts vivants, édition, cinéma, musique… Ce que change le digital», «Le digital au service de la diversité?», «Vers l’émergence de nouvelles disciplines artistiques», et enfin «Quelles politiques publiques et quelles actions de l’ensemble des acteurs?».

H24Info a assisté vendredi 30 juin à la première table ronde, animée par le réalisateur Nour-Eddine Lakhmari, l’écrivain Mohamed Nedali et l’enseignante-chercheuse en théâtre digital Nadia Oufrid. Il était question de savoir si le digital est un danger pour l’art et la culture. Selon Lakhmari, premier à intervenir, le digital est une «chance pour le cinéma», car il «libère» l’artiste qui peut désormais réaliser son film sans influence externe, et ensuite le diffuser avec l’aide des plateformes digitales comme Netflix, Icflix, etc.

Le digital, qui a ainsi démocratisé le 7e art, permet également la naissance de nouvelles formes cinématographiques. C’est le cas du «cinéma mobile» (filmer à partir d’un appareil mobile), dont un festival existe déjà. «Le plus important, c’est ce qu’on veut dire au monde», a tranché le réalisateur de «Burn Out», qui sortira dans les salles obscures marocaines en novembre prochain. Cet avis est partagé par l’autre intervenante Nadia Oufrid, fervente défenseuse de l’introduction du numérique dans le théâtre et les autres arts scénographiques.

De son côté, Mohamed Nedali reconnaît dans un premier temps que le digital peut être une aubaine peut pour les auteurs négligés par des maisons de publication élitistes ou biaisées. Mais l’application des nouvelles technologies à l’écriture est à double tranchant, met en garde l’écrivain qui dénote une «grande confusion». Un auteur qui passe par le digital peut, par exemple, se retrouver esseulé et obligé de tout faire: écrire, se relire, et même souvent préfacer son œuvre avant de pouvoir la publier sur une plateforme. Ce qui engendre une «tyrannie de l’urgence», car on risque de bâcler l’œuvre, au détriment de la qualité, a-t-il conclu.

Dans une déclaration faite après la table ronde à H24Info, Nour-Eddine Lakhmari est aussi revenu sur cette notion de «tyrannie de l’urgence». Découvrez sa réponse à Nedali dans la vidéo ci-dessous:

 

Par Mohamed Koné et Safia M’jid

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