Pays-Bas: des danseurs de hip-hop marocains placés pendant cinq jours en prison

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Venus aux Pays-Bas pour participer à une battle de danse, Omar, Ahmed et Hamza, trois danseurs hip-hop âgés entre 20 et 21 ans, ont été retenus plus de cinq jours dans un centre de détention pour clandestins à Rotterdam. Les autorités néerlandaises les avaient pris pour des criminels.

Voyager à l’étranger en tant qu’artiste marocain n’est décidément pas évident. Plusieurs artistes subissent des restrictions de visa en Europe, se voient interdire l’entrée en Europe ou doivent se suffire de séjours accordés au compte-gouttes.

Il y a une année de cela, Maria Daïf, ex-directrice générale de la Fondation Touria et Abdelaziz Tazi et de l’Uzine, avait décidé de boycotter le Festival Moussem Cities à Bruxelles pour s’insurger contre la mobilité réduite des artistes et acteurs culturels marocains en Europe. Si son action avait suscité plusieurs réactions positives, son combat n’est toujours pas gagné.

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Des artistes marocains font toujours face à plusieurs contraintes en voulant se rendre en Europe. C’est le cas d’Omar, Ahmed et Hamza qui ont été retenus du 10 au 17 janvier (Omar et Hamza jusqu’au 15 janvier, Ahmed jusqu’au 17 janvier) dans un centre pour clandestins et interdits d’accès aux Pays-Bas même s’ils disposaient d’un visa. Et ce pour « manque de moyens de subsistance et manque de preuves des raisons de leur voyage ».  Maria Daïf a publié le récit de leur mésaventure sur son compte Facebook. À leur Arrivée au contrôle des passeports de l’aéroport d’Eindhoven, un agent a interrogé les jeunes danseurs sur les raisons de leur voyage, leur lieu de résidence pendant leur séjour aux Pays-Bas et la somme d’argent qu’ils ont sur eux.

 

 

« Il les fait attendre plusieurs heures dans un bureau où ils sont interrogés à plusieurs reprises par d’autres agents. Ils sont fouillés puis transférés dans un poste de police en dehors de l’aéroport où ils subissent un nouvel interrogatoire : « êtes-vous suicidaires ? », « avez-vous déjà eu des relations sexuelles ? » font partie des questions qui leur sont posées, chacun à part, enfermé dans un bureau« , raconte Daïf.

 

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Ils sont ensuite transférés à un centre de clandestins et n’en sont libérés que des jours après. Rentrés au Maroc, le sort qui les y attend n’est pas plus joyeux. « À Marrakech, ils sont livrés aux autorités locales dès l’atterrissage : « nous avons traversé tout l’aéroport accompagnés par des policiers, comme si nous étions de dangereux criminels. Tout le monde à l’aéroport nous regardait ». Omar et Hamza finissent à la Wilaya de police de Marrakech où ils sont longuement interrogés, avant d’être relâchés. Ils récupèrent enfin leurs passeports : leurs visas Schengen de 3 mois sont frappés d’un tampon rouge, annulés par les autorités néerlandaises ».

« Ce qui nous est arrivé est une injustice. Nous réclamons des explications et des excuses de la part de l’État néerlandais. Nous demandons à être remboursés sur les frais que nous avons engagés pour ce voyage. Nous voulons avoir la certitude que ce qui nous est arrivé n’arrivera pas à d’autres artistes et que notre droit de voyager en Europe et de participer à des Battles nous est toujours garanti, malgré ce qui est arrivé », s’insurgent Omar, Ahmed et Hamza.

 

 

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