Musique: Acid Arab, « électrorientale » puissance trois

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Troisième album pour Acid Arab, collectif franco-algérien dépositaire de l' »électrorientale », étreinte de la techno occidentale avec voix et mélodies venues de Syrie, Turquie ou Maroc, sans oublier un morceau inédit avec le regretté Rachid Taha.

C’est la pépite de « Trois » (écrit en arabe sur la pochette), album qui sort vendredi et succède à « Musique de France » en 2016 et « Jdid » en 2019: on entend Rachid Taha, disparu en 2018, sur « Rachid Trip ».

« C’était une soirée après un restau, on lui a passé un track et il s’est mis à chanter dessus, en improvisant, on l’a enregistré sur un téléphone, on l’a gardé pas mal d’années avant de s’en servir », raconte Hervé Carvalho, un des cinq membres du groupe, rencontrés par l’AFP dans leur studio parisien.

Acid Arab s’est décidé récemment à en faire un morceau et à le faire écouter à Lyès, fils de Rachid Taha, lui même producteur, DJ, et proche du groupe. « Lyès a adoré, il a eu des mots gentils, pour lui que la voix de son père continue à avoir un écho au travers de notre groupe, ça avait du sens » poursuit Hervé Carvalho.

 

De quoi faire remonter à la surface des souvenirs liés à l’interprète de « Douce France » (tube des années 1980 avec le groupe Carte de séjour). Notamment une première rencontre électrique pour Guido Minisky, autre membre d’Acid Arab, alors DJ aux platines du Pulp, boîte parisienne tendance, à la fin des années 1990.

« J’ai utilisé, avec un autre DJ, du Fela Kuti avec un beat et là, Rachid Taha a pété un câble, nous a hurlé dessus, et même craché dessus; bon après, en fin de soirée, il a fait des câlins à tout le monde, c’était une entrée en matière sale mais cool, ça venait du coeur », sourit Guido Minisky.

« On l’a tous connu à des périodes différentes et on a tissé des liens avec Rachid avec le projet Acid Arab, à un moment, on avait les mêmes tourneurs, les mêmes musiciens », rebondit Hervé Carvalho.

Aujourd’hui, le lien est toujours là avec Kenzi Bourras, ancien clavier de Rachid Taha, devenu membre d’Acid Arab. Outre son rôle de DJ-musicien, c’est lui l’interface clé entre les DJs-producteurs basés à Paris et les invités de Syrie, Maroc, ou encore Turquie. « Et Kenzi sait diriger chanteurs et chanteuses », note Hervé Carvalho.

 

C’est Kenzi Bourras qui a finalisé les échanges quand Nicolas Borne — un des deux membres d’Acid Arab qui restent dans l’ombre, derrière les consoles, avec Pierrot Casanova — a déniché un studio à Constantine (Algérie). Spécialité de ce studio: des joueurs de gasba, flûte de bédouin traditionnelle utilisée dans le morceau « Acid Chawi ».

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« Le joueur de gasba qu’on entend s’auto-proclame +Le Missile+ et c’est vrai qu’il est puissant et efficace », glisse Nicolas Borne.

Kenzi Bourras, qui chantait parfois sur scène aux côtés de Rachid Taha, donne de la voix sur « Trois », avec le titre « Emo ». Mais c’est un chant façon Acid Arab. « On a travaillé sa voix, on l’a autotunée (filtrée), rien à voir avec sa version originale, quand il l’a entendue, il a demandé +c’est robot Kenzi ?+ », s’amuse Pierrot Casanova.

Dans la foulée de l’album, Acid Arab, va, comme à son habitude, reprendre la route. Ils ont déjà joué trois dates en Inde et iront en Allemagne, Turquie ou Royaume-Uni, entre autres. Mais une date française leur vaut un afflux inhabituel de demandes d’invitations: L’Olympia le 9 février.

« Ma famille s’en bat les reins d’Acid Arab d’habitude, mais là, ils veulent venir, que ce soit les parents ou les petits neveux qui hallucinent complet, c’est une date à part », conclut Pierrot Casanova.

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