Livres. « Même pas mort » de Youssouf Amine Elalamy

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Connu pour ses ouvrages comiques et caustiques comme Un Marocain à New-York ou Paris, mon bled, le romancier confirmé nous surprend ici avec un récit nostalgique teinté de tristesse et de souvenirs douloureux. L’histoire ? La résurrection d’un père un quart de siècle après sa mort, par un fils inconsolable.

« Même pas mort », Youssouf Amine Elalamy, Editions Le Fennec, 80 DH

Dans ce neuvième ouvrage, l’auteur fait revivre son père décédé tout en décrivant le vide et l’angoisse créés par cette absence. Profondément touchant, le récit décortique cette relation sacrée et mystérieuse de l’enfant avec son parent.

L’idée d’écrire un roman sur son père a toujours été présente dans l’esprit d’Elalamy. Ce n’est que 25 ans après son décès qu’il se décide enfin à prendre la plume. Entre réalité et fiction, il raconte ses souvenirs et invente l’avenir, inconsolable. Dans sa quête désespérée du père, il prend sa place le temps de l’écriture, envoûtante et bouleversante. L’auteur, qui apprécie les retournements et les effets d’invention, lance un subtil pied de nez à la mort.

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La charge historique du livre est considérable à travers les souvenirs de ce père vivant sous le règne de Hassan II. De nombreux épisodes phares de cette période sont relatés tels que  le coup d’Etat de Skhirat – dont le père de l’auteur est un survivant – ou encore la prison de Tazmamart. Un regard de l’intérieur précieux sur un sujet souvent raconté de l’extérieur. C’est d’ailleurs grâce aux confidences de sa mère que le romancier a pu reconstituer le vécu du père défunt, resté circonspect à propos de cet événement.

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Elalamy prend même le parti d’exposer à son père des faits postérieurs à sa disparition comme les attentats du 11 septembre et le camionneur fou de Nice. L’occasion de parler du monde contemporain et ses nouvelles problématiques.

Professeur de l’enseignement supérieur à l’Université Ibn Tofail de Kénitra, Youssouf Amine Elalamy est écrivain et artiste pluridisciplinaire. En 1999, il obtient le Prix du meilleur récit de voyage décerné par le British Council International pour ses écrits en anglais ; en 2001, le prix Grand Atlas et en 2010 le prix méditerranéen «Le Plaisir de Lire» pour Les clandestins.

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