L’origine de l’Homo sapiens serait en Afrique de l’Est

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Les résultats de la recherche dirigée par les deux chercheurs, Jean‐Jacques Hublin de l’Institut Max Planck d’Anthropologie évolutionnaire (Leipzig, Allemagne) et Abdelouahed Ben-Ncer de l’Institut National d’Archéologie et du Patrimoine (INSAP, Rabat), ont révélé que l’origine de l’Homo sapiens n’est pas strictement marocaine mais également panafricaine.

Rendus publics, jeudi soir à Rabat, lors d’une conférence organisée par l’Université Mohammed V de Rabat et animée par les deux chercheurs sous le thème : »la découverte des plus anciens Homo sapiens à Jebel Irhoud au Maroc, un nouveau pas vers les origines de notre espèce », ces résultats ont non seulement fait reculer l’origine de l’histoire de l’Homme moderne à 300.000 ans au lieu de 200.000 ans, mais ont également démontré que l’origine de l’Homo sapiens serait en Afrique de l’Est.

Ces résultats ont aussi prouvé qu’à travers son voyage pour conquérir le monde, l’Homme moderne a emprunté la voie du Sahara, qui était formée à l’époque de plaines verdoyantes qui favorisaient son périple.

La découverte par ces deux chercheurs de ces fossiles à Jbel Irhoud, à 400 km au sud de Rabat « a fait du Maroc le berceau de l’humanité », a souligné à cette occasion, le président de l’Université Mohammed V, Saaïd Amzazi, précisant que ce statut demeure provisoire dans la mesure où la « découverte des origines de ces ossements risquent de changer un peu ce statut ».

M. Amzazi a, par ailleurs, relevé que ces données confortent les premières hypothèses faisant de l’Afrique l’origine de l’homme moderne, notant que la découverte des fossiles d’Homo Sapiens à Jbel Irhoud démontre qu’il a emprunté la voie du désert, qui était à l’époque composé de belles plaines verdoyantes avec des conditions qui permettaient ce passage.

Le président de l’Université Mohammed V de Rabat a aussi souligné que le but de cette conférence est d’informer le grand public de l’importance de ce gisement de Jbel Irhoud (situé à mi-chemin entre les villes de Marrakech et Safi), précisant qu »‘aujourd’hui nous avons suffisamment de spécimens qui permettront de faire parler cette région du monde et donner un certain nombre d’orientations sur le voyage de l’homme moderne ».

De son coté, Jean‐Jacques Hublin, également enseignant au Collège de France dans la chaire internationale de Paléoanthropologie, a souligné dans une déclaration à la MAP que le but de cette rencontre est de présenter le cadre le plus général de l’évolution de l’espèce humaine en Afrique ainsi qu’au-delà du continent, ajoutant « comme nous avons tous des origines africaines, c’est l’évolution du monde qui sera évoquée ».

Il a poursuivi que les chercheurs étaient « plus au moins convaincus qu’il y avait une zone réduite où notre espèce était apparue d’une façon assez rapide et brutale », faisant savoir que cette découverte de Jbel Irhoud montre que les fossiles les plus anciennes sont au Maghreb, ce qui change assez radicalement les recherches sur l’évolution humaine et poussera à « penser à réviser les manuels ».

Dans une déclaration similaire, le chercheur Abdelouahed Ben-Ncer a relevé que les résultats de cette découverte, accessibles uniquement à la communauté scientifique, seront présentés au grand public au cours de cette conférence, mettant l’accent sur l’importance de ces résultats dans le développement de la recherche archéologique au Maroc et éventuellement dans le développement de la région.

Initiée par le service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France au Maroc, l’Institut français du Maroc et l’Université Mohammed V de Rabat, cette conférence permettra de jeter la lumière sur les découvertes de Jebel Irhoud qui ont fait reculer les origines de notre espèce de 100 000 ans et qui ont révélé un scénario évolutif complexe de l’humanité.

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