« L’Aigle a atterri »: il y a 50 ans, les Américains sur la Lune

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Ceux qui l’ont suivi à la télévision s’en souviennent encore sûrement: il y a 50 ans samedi, Neil Armstrong et Buzz Aldrin se posaient sur la Lune, un événement planétaire célébré aux Etats-Unis, au moment où la Nasa tente de remobiliser le pays pour une reconquête lunaire.

L’heure exacte de l’alunissage du module lunaire, aussi appelé « LEM » et baptisé Eagle (ou Aigle), fut 20H17 ou 20H18 selon différents documents de la Nasa, en horaire GMT, le 20 juillet 1969.

Un peu plus de six heures plus tard, après avoir revêtu sa combinaison spatiale et réalisé d’innombrables préparatifs, à 02H56 GMT – en pleine nuit en Europe, un lundi matin à 03H56 à l’époque en France – le commandant Armstrong posait le premier pied, le gauche, sur la Lune, et déclarait: « C’est un petit pas pour l’homme, un bond de géant pour l’humanité ».

« Apollo 11 est le seul événement du 20e siècle qui ait une chance d’être largement connu au 30e siècle », a déclaré le vice-président américain, Mike Pence, lors d’un discours samedi au centre spatial Kennedy, en Floride, d’où était partie la mission.

La Nasa est en surchauffe depuis des semaines pour célébrer l’événement, avec quantité d’expositions et d’événements, notamment au centre Kennedy ainsi qu’au centre Johnson à Houston au Texas.

Le programme Apollo (six alunissages en tout jusqu’à 1972) a emmené les Etats-Unis « vers des choses plus grandes et meilleures, c’était génial! », disait samedi un visiteur du centre Johnson, Leroy Cook, sous une chaleur accablante.

L’anniversaire a relancé le débat autour du projet actuel de la Nasa de retour sur la Lune, le programme Artémis, que beaucoup d’experts, y compris à l’intérieur de l’agence spatiale, jugent irréaliste de réaliser d’ici la date-butoir fixée par le gouvernement de Donald Trump: 2024.

Mike Pence a répété cet objectif samedi: « L’Amérique retournera sur la Lune d’ici cinq ans, et le prochain homme et la première femme sur la Lune seront des astronautes américains ».

La Nasa critiquée

Buzz Aldrin et Michael Collins, le troisième homme d’Apollo 11 qui est resté en orbite autour de la Lune, se sont engouffrés dans le débat, profitant d’apparitions publiques pour critiquer la Nasa et encourager Donald Trump, qui souffle le chaud et le froid sur l’agence spatiale. Armstrong est mort en 2012.

« Nous n’avons pas développé les fusées et vaisseaux de haute performance dont nous avons besoin », a lâché « Buzz », 89 ans, vendredi sur Fox News.

La veille, dans le Bureau ovale, ce fut un assaut en règle et en public contre le patron de la Nasa, Jim Bridenstine.

Michael Collins a recommandé d’oublier la Lune et d’aller directement vers Mars, tandis que Buzz Aldrin a de nouveau prodigué des conseils techniques.

« Vous écouterez Buzz et les autres? D’accord? » a ordonné Donald Trump à Jim Bridenstine.

Le président américain lui a dit récemment que le vrai objectif était de planter un drapeau sur Mars (la Nasa prévoit d’y aller dans la décennie 2030, après s’être entraînée sur la Lune).

Promettre la Lune

« Mon administration s’est engagée à rétablir la domination et le leadership de notre pays dans l’espace pour les siècles à venir », a déclaré samedi le président dans un message.

Depuis Apollo, nombre de ses prédécesseurs ont annoncé une relance du programme spatial du pays.

Il y a trente ans exactement, au 20e anniversaire, George H. W. Bush promettait la création d’une base sur la Lune et l’envoi d’un vol habité vers Mars.

Le but? « Rétablir la prééminence des Etats-Unis en tant que nation spatiale », déclarait-il.

Et en janvier 2004, le président George W. Bush, fixait l’objectif de « retourner sur la Lune d’ici 2020 ».

Mais le fossé entre l’ambition affichée et la réalité budgétaire a toujours, jusqu’à présent, condamné ces projets.

L’avenir du programme Artémis dépendra donc du Congrès qui vote les crédits de la Nasa… et de l’élection présidentielle de novembre 2020.

Si Donald Trump était battu dans les urnes, le prochain président devra décider où, dans le système solaire, les Etats-Unis iront.

Illustrant ce débat – qui existait également dans les années 1960 – Michelle Clark, en visite à Houston, pense qu’il faudrait « d’abord s’occuper des gens ici, avant d’aller sur la Lune ».

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