Art 2.0: quand des créateurs Marocains font des réseaux sociaux leur fond de commerce

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Credits: Musk Studio

La présence sur les réseaux sociaux est aujourd’hui un créneau incontournable pour vendre et se faire connaître. Utilisés avec beaucoup de succès par des artistes dans le monde entier, ces réseaux permettent aux créateurs une meilleure visibilité et une proximité avec le public et les autres acteurs culturels. 5 artistes marocains ont bien voulu partager avec nous leur expérience 2.0. Reportage.

Fadwa Azhari est une jeune designer adepte de mixed media. Ayant grandi dans une famille de maîtres-artisans passionnés de sculpture et de peinture sur bois, l’art la fascine dès son plus jeune âge et c’est donc tout naturellement qu’elle fait ses premiers pas dans le domaine artistique en créant Musk Studio, une marque d’affiches encadrées et de papeterie sous forme de petits carnets et cartes postales made in Casablanca.

«J ‘ai toujours été fascinée par le travail de mon grand-père et de mes oncles mais malheureusement je n’ai pas jamais eu l’occasion d’apprendre cet art ancestral. Musk Studio est donc un peu le compromis que j’ai trouvé pour revisiter nos traditions en transformant cet héritage à travers ma propre vision»; confie-t-elle.

Pour s’assurer une meilleure visibilité, Fadwa Azhari crée un compte Facebook et Instagram. Des réseaux qu’elle utilise pour informer des points de vente ou des pop store où elle expose, ou pour partager ses créations et les techniques qu’elle utilise.

«Vendre sur Facebook et Instagram est venu assez naturellement parce que les gens ont commencé à me contacter pour savoir comment se procurer mes créations. Soit je les orientais vers un de mes points de vente, soit ils passaient commande directement et je les livrais,» précise-t-elle.

Et de poursuivre: «Ce ne sont pas les canaux sur lesquels je vends le plus, je vends surtout dans les concepts stores et les marchés de créateurs mais ça permet d’avoir une communauté qui suit les divers événements auxquels je participe».

 

Roshdi Mohamed, co-fondateur de Akshwood, une marque de meubles en bois fait main et personnalisables, insiste quant à lui sur le rôle primordial que jouent les réseaux sociaux pour remplacer les circuits de vente traditionnels. En vendant leurs créations directement à leurs abonnés, les créateurs font l’économie de charges supplémentaires.

«Quand on a créé Akhshwood, notre budget ne suffisait pas pour disposer d’un local où vendre ou acheter des espaces publicitaires des sites web. Vendre à travers les réseaux sociaux, et principalement sur Facebook nous a permis de nous lancer et d’élargir notre cible». Et de poursuivre: «Pour un début, je dois avouer que ça rapporte ! Aujourd’hui nous recevons des commandes de partout dans le Maroc: Casa, Khemisset, Kenitra ou même Agadir.»

 

 

Widad Hassani, fondatrice de isketchU, un projet de création de portraits en ligne, nous a confié quant à elle que la présence du projet sur Facebook lui a rapporté bien plus que ce qu’elle gagnait à travers le site web d’IsketchU. Le réseau social a conféré à son projet un côté plus «humain» et lui a même permis de créer une petite communauté autour de sa marque.

«L’idée principale était de vendre les portraits sur le site isketchu.ma, chose que j’ai commencé à faire en 2014. En parallèle, j’avais lancé la page facebook uniquement pour faire de la publicité, sauf que 90 % des commandes arrivaient sur FB et non via le site», s’étonne-t-elle.

Et d’ajouter: «Aujourd’hui isketchU est présent uniquement sur facebook, Mes clients commandent en m’envoyant leurs photos, Nous convenons ensemble du format du portait, Je dessine et je livre en mains propres ! J’ai aussi une niche qui commence à émerger, il s’agit d’entreprises qui commandent des portraits à offrir comme cadeaux à leurs employés à des occasions professionnelles .., et ça marche à tous les coups ! »

Maryame Bennani et Majda Jarbili, deux jeunes designers lauréates de l’ESDAV ont quant à elles réalisé leur rêve, à savoir créer et commercialiser des objets de décoration et d’intérieur faits main et personnalisables en lançant le projet «Mumu – atelier de création». Avec un petit budget, elles choisissent de commercialiser leurs produits en ligne à travers les réseaux sociaux, avant de créer leur site web. Et c’est une réussite! «Notre présence sur les réseaux sociaux nous a permis de nous rapprocher un peu plus de notre clientèle. Plusieurs personnes nous contactent aujourd’hui  pour commander des objets ou nous proposer des idées de créations», se réjouit Majda

«Cette présence digitale nous a aussi permis de nous faire connaître et d’être invitées à des concepts store à Essaouira et à Tanger ! Ou encore d’inviter nos fans à venir profiter de l’exposition de Mumu – atelier de création au festival L’Boulevard. »

 

Mais même si les réseaux sociaux représentent un outil très intéressant de prospection et de commercialisation, exposer les œuvres dans des galeries demeure important pour les artistes. C’est ce que nous confirme Mryem Ajaraâm, une jeune architecte fondatrice du projet de vente de peintures et d’œuvres originales «l’art-tillerie».

«Je dirais que vendre via les réseaux sociaux est une expérience enrichissante dans le sens où un contact humain est nécessaire pour établir une relation de confiance juste après. Le fait d’utiliser facebook n’est que la première partie de la mise de l’opération. Je ne pense donc pas que les réseaux sociaux peuvent se substituer aux galeries vu que les cibles des deux sont très différentes. Les réseaux sociaux sont plus un tremplin», estime-t-elle

Suivie par plus de 12.000 personnes sur Facebook, Meryem reçoit grâce à la plateforme plusieurs commandes de différents «genres» de clients, allant des particuliers aux organismes ou entreprises.

 

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