Crise du coronavirus: près de 80 enseignes tirent la sonnette d’alarme

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En plus des dégâts sanitaires, la crise du coronavirus, du fait du blocage quasi-total de l’activité économique, aura également un grand impact sur l’emploi. Un groupement de près de 80 enseignes dans la mode et accessoires, sport, maquillage, décoration et lunetiers interpellent le gouvernement sur leur fragilité conjoncturelle.

Ainsi, le groupement d’enseignes se considère comme étant «en première ligne de la crise et peut être même l’un des groupements économiques les plus touchés avec notamment les restaurateurs et cafés».  Il arguent pour cela qu’ils disposent  de 920 points de vente sur tout le Maroc (Nador, Al Hoceima, Oujda, Laayoune, Agadir, Casablanca, Mohammedia, Rabat, Salé, Tanger, Tétouan, Kenitra, Fès, Meknès, Safi, Beni Mellal, Essaouira, Khouribga, El Jadida, Marrakech, Taza, Temara, …), tous touchés par l’arrêt de l’activité.

«En ce qui nous concerne, les impacts de la crise du coronavirus se sont fait sentir avant même l’arrivée des premiers cas au Maroc avec la perturbation des chaînes d’approvisionnement souvent dépendantes de productions en Chine et en Europe (intrants et produits finis)», affirment-ils à H24info.

 

 

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Une fois le virus débarqué au Maroc, et que les autorités du pays ont pris des mesures drastiques allant de la fermetures des lieux de rassemblement public à l’état d’urgence sanitaire, fermant au passage les magasins considérés comme «non-essentiels», les opérateurs constatent logiquement une baisse de trafic -et donc de revenus- drastique en magasin tout au long du mois pour finir avec la fermeture totale des magasins hier suite à la décision des autorités publics, nos commerces étant classés comme « non essentiels »

La nature des produits vendus  fait partie des raisons qui mettent ce secteur à l’avant-garde, avec des pertes sèches à prévoir sur le stock actuel en raison de la saisonnalité de produits, décote de produits «dépassés» oblige. D’autant qu’une prochaine reprise n’est pas synonyme de redémarrage automatique puisque  la consommation s’orientera vers des secteurs plus élémentaires, avec le temps nécessaire pour reconstituer des stocks de saison, «ce qui ne peut être anticipé vu le manque de visibilité sur le timing et le prévisionnel de ventes de la reprise», indiquent les opérateurs.

Pour eux, la seule certitude est la durée des  effets de la crise, qui dureront plusieurs mois, et «feront des dégâts économiques considérables – pour certains irréversibles». Le secteur porte sur ses épaule «plus de 8400 salariés depuis de nombreuses années et représentant un des taux d’emplois (nombre d’emplois / chiffre d’affaire) des plus importants de l’économie marocaine». D’autant que ces opérateurs sont fortement liés dans la chaîne économique.

 

 

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L’écosystème est en effet dense, avec de nombreux acteurs économiques opérant notamment dans la logistique, immobilier commercial, industrie textile, packaging…et portant par la même des dizaines de milliers d’emplois industriels et services direct et indirects (certaines enseignes produisant pour leur compte).

«En conséquence, tout le groupement est frappé de plein fouet par une urgence économique, celle d’une équation insolvable : des charges fixes (impossibles à honorer en temps normal) en face d’une absence de revenus».  Avec de surcroît, une trésorerie qui s’amenuise à grande vitesse dans un secteur à marge restreinte, à capitaux propres limités et qui n’a jamais eu vocation à constituer des coussins de liquidité pour faire face à ce type de crise. L’ensemble des excédents ayant en général été réinvestis dans le développement des réseaux, et dans la création de nouveaux emplois aujourd’hui en péril.

 

 

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Ils concluent : «Nous sollicitons dans ce cadre un appui fort et solide de la part des pouvoirs publics, de la DGI, des banques, des assurances, de nos partenaires propriétaires fonciers, pour traverser cette crise dans la solidarité, en bonne intelligence par le biais de dispositifs d’accompagnement à la hauteur de nos enjeux : garantir la sécurité de nos consommateurs, préserver notre tissu économique et nos emplois, donner à des acteurs marocains l’espoir d’une reprise» .

 

 

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