Le bras de fer entre le ministère de la Santé et les étudiants en médecine…
Crise des étudiants: les pharmaciens trouvent un accord, les médecins dans l’expectative
Publié leAlors que les étudiants en pharmacie ont réussi à résoudre leur crise en signant dimanche un procès-verbal d’accord avec le ministère de l’Enseignement supérieur, les étudiants en médecine restent fermement attachés à leurs revendications.
Le procès-verbal, signé par les représentants des étudiants en pharmacie et le ministère de l’Enseignement supérieur, représenté par le secrétaire général, met fin à près de dix mois de crise. Pendant ce temps, les étudiants en médecine et en dentisterie, divisés quant à la proposition de la tutelle présentée par l’Institution du Médiateur du Royaume, n’ont pas encore décidé, laissant planer le doute quant à l’avenir de leur filière ainsi que le spectre d’une année blanche.
« Sept ans ou rien »
Selon une source proche du dossier, ils ont demandé un délai pour examiner la proposition et débattre avec leurs bases. Le courant général au sein de la Commission nationale des étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie du Maroc (CNEMEP) et parmi les étudiants en général est celui du refus. Car, explique-t-elle, « l’accord proposé n’a rien apporté de nouveau, notamment en ce qui concerne la durée des études et le nombre d’heures de formation ».
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« Les revendications des étudiants en médecine sont très claires et ne peuvent être sujettes à interprétation ou au chantage. La durée d’étude doit rester de sept ans », a-t-elle ajouté, poursuivant : « Après dix mois de manifestations, ils ne peuvent pas céder et accepter la proposition du ministère, qui reste ferme sur un cursus de six ans ».
Pendant que le gouvernement attend toujours une réponse finale des étudiants en médecine, ceux en pharmacie ont réussi à décrocher un accord qu’ils jugent acceptable.
Nouveau cahier des charges
En effet, le PV prévoit l’application d’un nouveau cahier des charges pédagogique (4+2) uniquement pour les nouvelles promotions. Les cinq promotions actuelles bénéficieront d’une formation de six ans (5+1) avec une année de stage clinique volontaire, ce qui maintient la durée du diplôme à six ans tout en augmentant le nombre d’heures de la sixième année à 4790 heures.
L’accord prévoit une session unique par semestre, tout en laissant un temps suffisant aux étudiants pour réviser. Les stages cliniques ne seront pas compensés pour le moment, mais les étudiants auront la possibilité de les valider ultérieurement.
L’accord comprend également la création d’un nouveau décret concernant les filières internes et de résidence, qui entrera en vigueur en janvier 2025, ainsi qu’une augmentation des indemnités pour les missions.
Quatre stages par an
Les propositions incluent également la réalisation de quatre stages par an, d’une durée de six semaines chacun, plutôt que deux, avec des responsabilités et des objectifs clairement définis, tout en s’assurant que les pharmaciens externes soient encadrés par des professeurs d’enseignement supérieur au sein des établissements de santé, dès l’année universitaire 2024-2025.
Les étudiants bénéficieront aussi d’un stage préliminaire en pharmacie et auront l’opportunité de suivre une formation en soins et premiers secours, dont le contenu et le calendrier seront déterminés par la faculté en coordination avec les représentants des étudiants.
Les étudiants ont également demandé la création d’une commission spéciale pour la filière pharmacie, afin de pouvoir passer le concours de résidence immédiatement après l’obtention du doctorat en pharmacie, sans avoir à exercer en tant que docteur en pharmacie pendant un an au préalable. Ils réclament aussi une augmentation de plus de 30 % du nombre de places disponibles pour le concours interne et de 20 % pour le concours de résidence dans toutes les spécialités.
Les propositions des étudiants, acceptées par l’administration, incluent un retour immédiat et urgent à un nouveau système pour le troisième cycle des études en médecine, pharmacie et dentisterie, avec une participation active de la Commission nationale des étudiants.