Crise des étudiants en médecine: le chantage des universités sur les grévistes

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Après une année blanche marquée par le boycott des examens, les étudiants en médecine subissent des pressions de la part des universités sous la forme de refus de logements dans les cités universitaires ou la non-délivrance d’attestations de scolarité. Pendant ce temps, silence radio du côté du ministère…

La crise des étudiants en médecine au Maroc semble loin d’être résolue. Après une année blanche marquée par le boycott des examens, la situation s’est détériorée ces dernières semaines. Selon une source au sein de la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et en pharmacie du Maroc (CNEMEP), qui a souhaité garder l’anonymat, les universités ont décidé de prendre des mesures qui ressemblent davantage à des sanctions envers les étudiants grévistes.

« Concernant l’interdiction aux étudiants qui ont boycotté les examens d’accéder aux cités universitaires, on se demande si ce n’est pas une énième sanction du ministère« , nous confie cette source. « Tous les étudiants ont normalement le droit de loger dans ces cités, mais plusieurs d’entre eux ont vu leurs demandes d’attestations de scolarité rejetées sans raison valable« .

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La CNEMEP dénonce une forme de chantage de la part des responsables universitaires. Selon la même source, les étudiants ont été priés de renoncer au boycott pour pouvoir obtenir des services académiques et accéder aux cités universitaires. « On ne va jamais accepter ce genre de sanctions« , affirme notre source, ajoutant que des parlementaires ont posé des questions écrites au ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, qui n’a toujours pas répondu.

De son côté, la députée Fatima Tamni, membre de la Fédération de la gauche démocratique, a adressé une question écrite au ministre de l’Enseignement supérieur au sujet de “l’extorsion” des étudiants en médecine et en pharmacie dont les facultés “refusent de leur fournir des certificats de scolarité, exigeant d’eux qu’ils passent d’abord les examens”, et abandonner ainsi le boycott.

Dans sa question, Tamni a également insisté sur le fait que l’attestation d’inscription aux étudiants dans les cités universitaires leur est refusée pour la seule raison qu’ils se sont engagés à défendre leurs droits légitimes en rejetant les décisions du gouvernement.

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La rentrée universitaire reste encore dans le flou total, certains étudiants qui ont passé leurs examens attendent encore de valider leur année académique. « Le délai de réinscription arrive à expiration, alors que les examens n’ont même pas encore eu lieu« , déplore la CNEMEP, soulevant l’absurdité de la situation pour de nombreux étudiants.

Face à ces difficultés, la CNEMEP lance un appel pour défendre le droit des étudiants à exercer leur grève sans subir de répercussions. L’incertitude plane quant au début des cours, avec la menace d’une nouvelle année blanche si une solution n’est pas trouvée rapidement.

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