Le membre «congédié» de la direction collégiale du Parti Authenticité et Modernité (PAM), Salaheddine Aboulghali,…
Crise au PAM: El Mansouri nuance ses propos, Aboulghali inflexible
Publié leVers la résolution de la crise à la tête du Parti authenticité et modernité (PAM)? Dans les coulisses, les membres du parti travaillent pour cicatriser les blessures engendrées par la «querelle» entre Salaheddine Aboulghali et Abderrahim Bendaou.
Fatima Ezzahra El Mansouri a réagi quelques heures après le troisième communiqué du membre «congédié» du triumvirat dirigeant du Parti authenticité et modernité (PAM) annonçant que «le bureau politique aurait revu sa décision de gel de son adhésion et de sa suspension de la direction collégiale». La coordinatrice de ladite direction a affirmé qu’elle n’avait pas dit qu’Aboulghali était un «escroc», mais qu’il y avait des doutes sur son intégrité, basés sur des plaintes reçues.
Ces allers-retours laissent penser à un dégel entre les deux parties et un changement relatif de leurs positions. Dans son troisième communiqué, Aboulghali a révélé avoir reçu une convocation de la Commission d’arbitrage et d’éthique de son parti pour assister à une réunion prévue le 24 septembre à Rabat.
L’acceptation de cette convocation serait, selon lui, «un préambule à la clôture du dossier, avec « l’espoir » que j’évite l’escalade et que j’assiste à la réunion de la Commission d’arbitrage et d’éthique pour faciliter les choses».
Aboulghali ne cache toutefois pas son «étonnement» face au potentiel «revirement du bureau politique concernant sa première décision», qui avait suspendu son adhésion «du bureau politique et de la direction collégiale du secrétariat général» du PAM.
Le bureau politique s’est contenté de suspendre son adhésion uniquement de cette structure partisane, affirme-t-il, ajoutant que les membres du bureau «reconnaissent par leur nouvelle décision» qu’il est «toujours secrétaire général et qu’il exerce ses fonctions au sein de la direction collégiale du secrétariat général du parti».
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Cependant, le «bureau politique a de nouveau enfreint la loi en continuant à suspendre mon adhésion au bureau politique, en violation flagrante des dispositions de l’article 96 des statuts du parti, qui stipule que le bureau politique est une instance exécutive présidée par la direction collégiale du secrétariat général», note Aboulghali.
D’autant plus, ajoute-t-il, que «le législateur, dans l’article 97, précise que cette direction collégiale est considérée comme un seul membre au sein du bureau politique, ce qui signifie que la suspension de l’adhésion de l’un d’eux entraîne la perte de leur statut présidant cette instance exécutive légalement».
De son côté, El Mansouri s’est délestée de toute responsabilité directe et personnelle dans le conflit en affirmant qu’«après avoir écouté l’intéressé, elle n’a pas été convaincue par ses justifications et a donc transmis le dossier au bureau politique, qui a décidé à l’unanimité de suspendre son adhésion».
S’exprimant lors d’une réunion ouverte aux médias dans le cadre de l’université d’été du PAM, ce vendredi à Bouznika, celle qui est également la ministre de l’Habitat a essayé de recadrer le débat. «Nous ne sommes pas un tribunal pour rendre des jugements, tous les Marocains nous disent de nettoyer nos rangs. Nous avons une référence claire sur l’éthique qui doit être respectée et activée, et surtout ne pas rester un simple slogan», a-t-elle souligné.
Le spectre de l’affaire Escobar du Sahara
Dans la même veine, Mehdi Bensaïd, autre membre de la direction collégiale, n’a pas caché sa crainte de voir éclater une nouvelle affaire Escobar du Sahara au sein du parti. El Mansouri a laissé transparaître que ce spectre la hantait également: «Nous avons reçu un dossier qui remet en question son intégrité morale, ainsi que plusieurs plaintes et documents. Un jour, cela va éclater, et ils diront voici ce qu’est la direction collégiale. Nous avons informé le bureau politique, qui a décidé de suspendre l’adhésion, seulement la suspension».
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Sans la nommer, elle a évoqué l’affaire de l’Escobar du Sahara, qui implique des dirigeants du parti (Said Naciri et Abdenbi Bioui, ndlr): «Les gens nous jugeaient dès l’éclatement du dossier, ils savaient pourquoi nous n’avons rien fait, et nous n’avions pas d’informations du tout. Au contraire, c’était pour nous un choc humain et politique. Même parmi nous, certains ont dit que cela ne valait pas la peine de continuer comme ça.» Et d’interroger: «Sommes-nous des policiers ou des agents de sécurité? Comment pourrions-nous savoir si quelqu’un vend de la drogue ou non?»
Face à ce qui semble être un pas en vue de dissiper le brouillard de la crise de la part de la coordinatrice de la direction collégiale, Aboulghali reste à cheval sur tout ce qui est légal. Il affirme, dans ce sens, ne pas pouvoir assister à la réunion de la commission nationale d’arbitrage et d’éthique, car il «ne reconnaît pas la décision du bureau politique, qui ne respecte pas les principes les plus élémentaires du droit, et encore moins la légitimité, puisque les raisons qui sous-tendent cette décision sont hors de propos».