Covid ou pas, les diplômés peinent à trouver un emploi

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Selon une étude menée par du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur peinent à décrocher un premier emploi et ce avant même la crise du Covid.

La crise sanitaire a évidement affecté le marché de l’emploi surtout chez les jeunes diplômés. Ce qui est plus inquiétant, c’est de voir les jeunes issus des meilleures formations intégrer difficilement le marché de l’emploi et ce avant même la crise du Covid. C’est ce que montre une étude élaborée par l’instance dépendant du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS).

L’enquête, menée entre 2014 et 2018, révèle que plus la durée d’attente pour l’accès au premier emploi est longue, plus l’insertion sur le marché du travail sera difficile et moins en adéquation avec la formation reçue par les diplômés en raison notamment d’une dépréciation du capital humain initial.

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En moyenne, les jeunes « mettent environ 10,8 mois à trouver leur premier emploi. Cet indicateur montre les difficultés d’accès des jeunes diplômés à l’emploi. Il est relativement élevé parmi les diplômés des universités et dans une moindre mesure parmi les diplômés de la formation professionnelle post bac (10,3 mois) », écrit le rapport de cette étude publiée par l’Instance nationale d’évaluation du système d’éducation, de formation et de recherche scientifiques (INE).

Il y a toutefois un léger décalage entre les diplômés des établissements publics (hors universités) avec une moyenne de 6,6 mois et ceux du privé qui décrochent un premier boulot après 6 mois de l’obtention du diplôme. Quatre ans après leur sortie des établissements de formation, 69,4% des diplômés de l’enseignement supérieur, toutes composantes confondues, ont déjà un emploi.

Autre fait marquant de l’étude, l’inégalité entre les sexes. En effet, l’écart entre les femmes et les hommes en termes d’accès à l’emploi demeure très significatif. « 78,1% des hommes diplômés ont déclaré être en situation d’emploi au moment de l’enquête contre 60,3% chez les femmes diplômées, soit un écart de 17,9 points de pourcentage », révèle ce document.

Le taux d’emploi est relativement élevé chez les diplômés des établissements ne relevant pas des universités (93,9%) et ceux des établissements d’enseignement supérieur privé (79,1%). Les établissements de formation professionnelle post bac et l’université ont, eux, enregistré des taux d’emploi inférieurs à la moyenne nationale, avec 66% et 68,1% respectivement.

Inadéquation entre compétences et qualifications

Quels sont les diplômes les moins attrayants ? Il s’agit, selon l’étude, des licences fondamentales et des diplômes de techniciens spécialisés. Les lauréats de ce genre d’étude sont les plus touchés par le chômage. Ces deux types de diplômés ont affiché des taux de chômage supérieurs à la moyenne (16,1%), avec respectivement 21% et 20,5%.

« Ce niveau élevé du taux du chômage de ces deux catégories de diplômés est révélateur des difficultés d’accès à l’emploi et du problème de l’inadéquation entre les compétences et les qualifications acquises par ces diplômés et les besoins en compétences du marché du travail », jugent les rédacteurs de cette étude.

Les autres diplômés de l’enseignement supérieur ont enregistré des taux de chômage inférieurs à la moyenne. En effet, et hormis les diplômés titulaires d’un DEUST ou d’un DUT qui affichent un taux de chômage relativement élevé (15,6%), les taux de chômage des autres diplômés sont relativement faibles, dont les taux les plus bas sont enregistrés parmi les titulaires d’un doctorat, d’un Bachelor, d’un master du privé, du diplôme d’ingénieur et assimilé.

« La crise a induit une exacerbation de la baisse structurelle du taux d’activité, un déclin du taux d’emploi et un renversement de la tendance à la baisse du taux de chômage ainsi qu’une recrudescence du sous-emploi, particulièrement parmi les jeunes et les femmes », écrit le CSEFRS. La crise multidimensionnelle de Covid-19 a affecté gravement les jeunes en raison des perturbations qui ont affecté l’éducation et la formation, en plus de l’exacerbation des difficultés d’accès à l’emploi pour les jeunes diplômés et les jeunes en générale.

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