Comment le Covid a asphyxié l’industrie automobile

Publié le
industrie automobile

Les effets de la crise sanitaire ne cessent d’impacter l’économie mondiale pénalisant plusieurs secteurs dont celui de l’automobile avec la pénurie des semi-conducteurs aggravée par la cherté de l’énergie et du fret. 

 En plus des denrées alimentaires dont l’envolée des cours a impacté le pouvoir d’achat des Marocains déjà faible, la flambée des prix touche également de manière continue les matériaux nécessaires à l’industrie comme l’aluminium ou encore les semi-conducteurs.

Cette pénurie qui frappe les composants électroniques a perturbé l’économie mondiale en ralentissant le fonctionnement de nombreuses filières à haute valeur ajoutée comme l’automobile. Le rythme de production des voitures a considérablement baissé faute d’approvisionnement normal du marché en semi-conducteurs.

Lire aussi. Automobile: les ventes en hausse à fin octobre

Au Maroc, cette situation n’arrange pas les affaires des importateurs de voitures qui affrontent de grandes difficultés d’approvisionnement. Aujourd’hui, les délais de livraison ne cessent de s’allonger. « Face à ces nouveaux délais de livraison nous déployons nos meilleurs efforts afin de garantir un véhicule pour chaque client et ce dans la plus grande transparence et traçabilité. Encore faut-il réserver le véhicule afin de permettre un suivi étroit du FIFO », rassure toutefois le DG du groupe Centrale Automobile Chérifienne (CAC).

En plus des voitures, les semi-conducteurs sont présents dans divers appareils comme les ordinateurs, les consoles de jeux vidéo, les smartphones, les téléviseurs, les avions, les machines à laver, les réfrigérateurs, les capteurs de température des climatiseurs, les panneaux solaires…

Les filières se réorganisent

D’où vient cette pénurie ? Les raisons sont multiples. Il y a d’abord la crise du Covid-19, qui a ralenti la production des fonderies alors que la demande de produits électroniques s’envolait en raison du confinement et du télétravail (ordinateurs portables, téléviseurs, consoles de jeu). À cela est venue s’ajouter une demande de puces électroniques dopée par le déploiement de la technologie 5G qui implique la production de nouvelles antennes mais surtout de nouveaux smartphones plus puissants.

Enfin, il y a le succès de plus en plus soutenu des objets connectés et du redressement rapide de la consommation intérieure chinoise, après la première vague épidémique. Selon International Data Corporation (IDC), un cabinet américain d’intelligence économique, le marché des semi-conducteurs mondial a augmenté de 5,4 % en 2020, malgré la crise sanitaire, pour atteindre 442 milliards de dollars. Il pourrait atteindre 476 milliards de dollars en 2021 et connaître ainsi une hausse de 7,7 % sur ce dernier exercice.

Les fabricants de puces tentent de s’organiser et de construire de nouvelles unités de production mais cela prendra du temps. Ils ne peuvent pas suivre le rythme de la demande. À Taïwan, TSMC s’apprête justement à construire l’usine la plus avancée au monde dans le domaine des semi-conducteurs mais elle ne sera vraisemblablement pas fonctionnelle avant 2023.

Jusqu’à présent, il y avait un certain consensus tablant sur un retour à la normale à la fin du 1er trimestre de l’année prochaine. Mais cette perspective reste incertaine.

La rédaction vous conseille

Les titres du matinNewsletter

Tous les jours

Recevez chaque matin, l'actualité du jour : politique, international, société...

Comment le Covid a asphyxié l’industrie automobile

S'ABONNER
Partager
S'abonner