Chiens errants: lancement d’une campagne de stérilisation à Oujda

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La TNR a commencé ce jeudi 25 août 2022 à Oujda et concerne plusieurs villes du Maroc. DR.

Une opération nationale de stérilisation des chiens errants a commencé ce jeudi 25 août 2022 à Oujda et sera poursuivie dans plusieurs villes du Maroc. L’objectif ? Lutter contre la prolifération des chiens  errants et chats de rue sans mettre fin à leur vie, conformément à la convention quadripartite signée en 2019.

La prolifération des chiens et chats errants non stérilisés, est arrivée à sa limite au Maroc. «Hier a commencé une opération de vaccination contre la rage des chiens errants et leur stérilisation ainsi que les chats. Il s’agit d’une opération nationale portée par le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires (OMV) conjointement avec la Commune, le Conseil de la ville d’Oujda ainsi que l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA)», explique Dr. Badre Tnacheri Ouazzani, président de l’OVM.

L’opération porte un nom : la TNR, TrapNeuter Release, une appellation anglaise qui signifie attraper, stériliser, relâcher. Pratiquée dans plusieurs pays en développement, cette méthode, recommandée par l’OMS, a permis en quelques années de réduire le nombre d’attaques et de supprimer totalement les cas de rage humaine. «En même temps qu’ils sont stérilisés, les chiens sont vaccinés, soignés et débarrassés de leurs parasites. Ils sont ensuite relâchés très rapidement sur leur territoire à l’endroit exact où ils ont été capturés pour le réoccuper», détaille Dr. Tnacheri Ouazzani.

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Selon notre source, le chien qui a reçu la méthode TNR défend son territoire contre tout chien extérieur susceptible de transmettre la rage. Une stratégie qui permettra également de les identifier à l’aide d’une puce greffée à l’oreille. «Si la méthode TNR est coûteuse, elle reste la seule solution possible pour protéger la santé publique, au-delà des légitimes préoccupations humanistes de protection animale», affirme le spécialiste.

«Il faudra également faire attention à les relâcher à l’endroit où ils ont été capturés pour qu’ils ne perdent pas leurs repères. Les chiens traités seront reconnaissables grâce à une boucle d’oreille numérotée, afin de rassurer la population sur leur santé», précise-t-il.

L’opération lancée à Oujda sera la première étape d’une grande opération de vaccination et de stérilisation se poursuivra à Marrakech, Casablanca, Rabat, Agadir et Tanger. «Trois villes sont les plus avancées dans la convention. Il s’agit d’Oujda, de Rabat et d’Agadir. Le dispensaire est déjà construit à Rabat et il est prévu d’en construire prochainement dans les deux autres villes», fait savoir le président de l’OVM.

Des dispensaires en retard

En attendant d’avoir un dispensaire adéquat aux chirurgies cliniques dans la ville d’Oujda, Badre Tnacheri Ouazzani assure que quatre cabinets privés se sont portés volontaires pour accueillir les animaux. «Le maire d’Oujda avait proposé d’aménager la fourrière mais elle n’est pas adaptée aux normes de respect du bien-être animal. Ces structures doivent également être en capacité d’accueillir de la chirurgie vétérinaire. La commune s’occupera donc de la capture des chiens avant de les diriger vers les cabinets», souligne le vétérinaire.

Leur importance réside dans l’acte chirurgical de la stérilisation, la vaccination contre la rage, mais aussi la convalescence des animaux. «On ne pourra relâcher les chiens qu’après quatre ou cinq jours, car ils seront très vulnérables», poursuit-il.

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L’application de la convention cadre signée en février 2019 entre le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Santé, l’ONSSA et l’OVM, a été retardée par la pandémie de Covid-19 ainsi que des contraintes budgétaires, nous explique notre source. «L’opération se base sur la stérilisation car elle met fin à la reproduction. Le but c’est de ne plus avoir d’animaux errants dans nos rues. Il ne faut surtout pas oublier que la gestion des ordures au Maroc est loin d’être parfaite. Nous n’avons pas de poubelles fixes, facilitant aux chiens et chats l’accès à la nourriture et donc à leur prolifération dans les rue», explique le président de l’OVM.

Toujours selon notre source, la construction et la gestion des refuges sont confiées aux collectivités territoriales. L’Ordre national y organise des permanences vétérinaires et forme les agents pour la capture des chiens. «La TNR prendra le temps qu’il faudra. Les chiens sont une population très dynamique qu’il faudra contrôler en entier», insiste le vétérinaire. Il ajoute qu’il n’existe aucune loi obligeant les Marocains à identifier leurs chiens, à les vacciner ou encore à les stériliser.

Rappelons qu’un rapport d’activité du ministère de l’Intérieur annexé au budget sectoriel pour 2020, indique que compte-tenu des risques que présentent les armes à feu et la dangerosité du recours à l’empoisonnement à la Strychnine, et afin d’éviter les critiques des associations de protection animale, il a été décidé de chercher d’autres alternatives efficaces pour contrer le phénomène. «Nous espérons avoir des refuges dans toutes les villes du royaume car nombre de familles rejettent leurs chiens à la rue. En ayant des dispensaires un peu partout, elles pourront au moins les amener là-bas», espère le président de l’OVM.

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