Centres de santé nouvelle génération: comment la tutelle compte affronter la pénurie de soignants?

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Dans le but de contribuer à une meilleure équité territoriale et sociale en termes d’accès aux soins de santé, le ministère de la Santé prévoit de rénover 1.400 centres de santé. A-t-on les ressources humaines suffisantes pour honorer cet engagement? Eléments de réponse. 

La réhabilitation de ces centres de santé et l’amélioration de la qualité des services fournis aux citoyens s’inscrivent dans le respect des obligations du gouvernement. Selon un bilan de l’Exécutif marocain, 100 centres de santé de proximité ont été réhabilités au cours de la première année de son mandat.

Le gouvernement ambitionne d’atteindre 1.400 centres, indiquait en début d’année un communiqué de la primature.

Dans un contexte sanitaire où le Maroc manque de personnels de santé (65 000 infirmiers et 32 000 médecins), le ministère a-t-il les moyens de ses ambitions en termes de ressources humaines? Pour Habib Kroum, président de AMSITS (Association Marocaine des Sciences Infirmières et Techniques Sanitaires), la réponse est oui.

« Le département a prévu un accompagnement de ce projet, en matière de ressources humaines. Ainsi en 2022, il ya eu un renforcement des RH par la création de 5 500 nouveaux postes dont 1 425 cadres médicaux, 2 984 infirmiers, et 1 091 cadres administratifs et techniques », affirme-t-il.

« Toujours dans le cadre de la valorisation des ressources humaines, une convention cadre a été signée avec les ministères de l’Economie et des Finances et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de l’Innovation dans l’objectif d’augmenter l’effectif du secteur de la santé à l’horizon 2030 », poursuit-il.

« La convention vise l’amélioration de la situation des professionnels de la santé, en plus d’une augmentation de 53% du nombre d’étudiants dans les Instituts supérieurs des professions infirmières et techniques de santé par rapport à l’année 2019″

Et d’ajouter: « Le dialogue social avec les différents partenaires sociaux fait partie de cette valorisation par le biais de la signature d’une convention entre le gouvernement et les syndicats représentant le secteur de la santé et de la protection sociale le 24 février 2022. Cette convention vise l’amélioration de la situation des professionnels de la santé, en plus d’une augmentation de 53% du nombre d’étudiants dans les Instituts supérieurs des professions infirmières et techniques de santé par rapport à l’année 2019. »

La question qui reste en suspens, c’est quel pourcentage de ces étudiants formés seront captés par le secteur public. En tout cas, le ministère de la Santé met en oeuvre plusieurs actions pour rendre attractif le secteur public aux yeux des jeunes professionnels.

Contacté, le service communication du ministère de la Santé indique que le département travaille à un plan d’action pour remédier à cette pénurie. Depuis le début de l’année, une trentaine de centres de santé réhabilités ont été inaugurés et d’autres sont en attente d’équipements. Les ressources humaines sont prévues en conséquences. Dans certains, les mêmes membres ont été réaffectés, dans d’autres, on a pu en ajouter de nouveaux.

Parmi les actions menées par le ministère, l’augmentation des médecins formés dans les facultés de médecine mais aussi la possibilité pour les médecins qui ont étudié à l’étranger d’exercer au Maroc. Autre point: le groupement hospitalier de territoire (GHT) qui permet la régionalisation des ressources pour un accès équitable aux soins sur tout le territoire.

« Un médecin du privé pourra venir dans le public et être payé à l’acte, soit chirurgical soit consultations ou autres en fonction des besoins »

« Chaque région devrait être autonome avec son propre CHU et sa propre faculté de médecine, école d’infirmiers et le recrutement se fera au niveau régional. On n’aura plus d’appels à candidature au niveau national pour l’affectation », indique-t-on au ministère. « Un médecin qui vit dans une région depuis son jeune âge aura l’habitude de cette région, ce n’est pas comme un médecin formé à Rabat à qui on demande d’aller dans une ville lointaine, ce qui facilitera le maintien des ressources », complète notre source.

Autre facilité: « un médecin du privé pourra venir dans le public et être payé à l’acte, soit chirurgical soit consultations ou autres en fonction des besoins ».

Le texte de loi concernant le projet de GHT a déjà été voté aux deux Chambres parlementaires, en attente du passage en plénière.

 

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