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Cannabis thérapeutique: “Le Maroc peut récupérer 10 à 15 % du marché européen” (El Bouhmadi, FMIIP)
Publié lePour le président de la FMIIP, Mohamed El Bouhmadi, le Maroc dispose de tous les atouts pour se positionner comme un acteur clé dans le domaine des médicaments et produits de santé dérivés du cannabis. L’objectif d’ici 2028 est d’arriver à s’accaparer de 10-15% du marché européen au niveau des produits dérivés.
La Fédération Marocaine de l’Industrie et de l’Innovation Pharmaceutiques (FMIIP) a organisé un atelier de travail réunissant plus de 120 participants pour discuter des récentes évolutions quant à la réglementation des activités liées au cannabis au Maroc. Cet atelier, qui a réuni les principaux acteurs de l’industrie, avait pour objectif de faire le point sur la nouvelle législation et ses implications pour les secteurs pharmaceutique et cosmétique.
Parmi les intervenants de renom figuraient Mohamed El Guerrouj, Directeur Général de l’Agence Nationale de Réglementation des Activités relatives au Cannabis (ANRAC), le Docteur Aziz Mrabti, Directeur de la Direction des Médicaments et de la Pharmacie, et Mohamed El Bouhmadi, président de la FMIIP. Ce dernier a souligné l’importance de l’adoption de la loi 13-21 en juillet 2021, qui autorise l’usage médical et industriel du cannabis au Maroc.
El Bouhmadi a également affirmé que nombre de sociétés s’apprêtent à commercialiser leurs produits dès cet été. “Aujourd’hui, la plupart des laboratoires ont investi dans la recherche. Ils sont sur le point de commercialiser leurs médicaments avec AMM (Autorisation de mise sur le marché). Concernant les compléments alimentaires et autres produits dérivés du cannabis (tisanes, chocolat..), ceux-ci sont également bien avancés. Certaines sociétés vont commencer à les commercialiser dès le mois de juin”.
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Parallèlement, la loi 13-21 marque un tournant décisif dans la politique du pays concernant cette plante. En permettant la culture, la transformation et la vente de cannabis sous licence, le Maroc ouvre de nouvelles perspectives pour l’industrie pharmaceutique et l’agriculture. Cette réglementation promet de stimuler l’économie et de favoriser la recherche médicale et industrielle, créant ainsi de nouvelles opportunités de développement pour le pays.
« L’on a mis les moyens pour mettre les produits sur le marché. Désormais, tout le monde est conscient que le potentiel de ce secteur et son marché sont importants aussi bien localement qu’à l’export. Si le Maroc récupère 10 à 15% du marché européen au niveau des produits dérivés du cannabis, l’on estime une part allant de 4 à 6.5 milliards de dirhams. Ce qui représente aujourd’hui, le quart de ce qu’a réalisé le secteur de l’industrie pharmaceutique en 2022, soit 21 milliards de DH de chiffre d’affaires, entre le privé et le public », a ajouté le président de la FMIIP.
L’atelier a également mis en lumière les vertus thérapeutiques du cannabis médical, notamment le CBD (Cannabidiol), qui est de plus en plus utilisé dans les cosmétiques et les compléments alimentaires. Les experts présents ont discuté des bienfaits du cannabis médical pour la gestion des douleurs chroniques, l’amélioration des symptômes de troubles neurologiques et l’atténuation des troubles mentaux.
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Deux sessions principales ont rythmé cette matinée de débats. La première a été consacrée aux dispositions légales régissant les activités liées au cannabis et aux nouvelles exigences pour l’enregistrement des médicaments, compléments alimentaires et cosmétiques à base de cannabis. La deuxième session a exploré les vertus médicinales du cannabis, mettant en lumière les bienfaits thérapeutiques du CBD et du THC.
Présent à cet atelier, le professeur Jaafar Heikel s’est lui aussi exprimé à ce sujet. Pour lui, le Maroc a fait une « chose exceptionnelle qui est celle de mettre sur pieds un modèle organisationnel fonctionnel d’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques avec une collaboration entre le ministère de la Santé et celui de l’Agriculture ».
« Nous allons avoir une valeur ajoutée remarquable pour le traitement et les soins de nos patients. Mais le plus important est de positionner le Maroc tel un leader en matière d’innovation pharmaceutique grâce à une plante qui existe de façon importante dans le contexte marocain, qu’on va d’ailleurs utiliser de façon licite et surtout de façon utile et pertinente », explique Heikel.
En organisant cet atelier, la FMIIP et son président confirment leur engagement à positionner le Maroc comme un acteur clé dans le domaine des médicaments et produits de santé dérivés du cannabis. Une nouvelle ère s’ouvre pour cette plante made in Morocco.