Café aux « résidus toxiques »: les cafetiers s’en lavent les mains et renvoient la balle à l’ONSSA

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Café manipulé: Les cafetiers renvoient la balle à l'ONSSA
Photo illustration. DR

Depuis plus d’un mois, les rumeurs s’ébruitent et fusent sur le recours de plusieurs cafés marocains à des pratiques frauduleuses pour contrer la hausse des prix du café servi aux clients. Mais qu’en est-il réellement ? Détails.

Décembre dernier, une députée du Rassemblement national des indépendants (RNI) avait accusé les cafetiers de recourir à des « procédés illégaux » et servir « un café mélangé à des substances chimiques sans se soucier de la santé du consommateur », appelant par la même occasion le ministre de l’Intérieur à intervenir pour intensifier les opérations de contrôle.

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Un mois après le communiqué de la Fédération nationale des propriétaires des cafés et restaurants au Maroc, dans lequel cette dernière réfute en bloc ces accusations, en affirmant que « tous les lots de café réceptionnés par l’ensemble des cafés du Royaume sont empaquetés dans des sachets scellés et sont distribués par 7 ou 8 sociétés reconnues qui accaparent 90 % du marché », une nouvelle accusation apparaisse.

Une source professionnelle a révélé, hier mardi à Madar21, que les employés de plusieurs cafés de différentes villes « ont divulgué des informations indiquant que des produits chimiques étaient bel et bien rajoutés au café ».

Face à ces nouvelles allégations, le président de la Fédération précitée, Noureddine El Harrak, contacté par H24info, tient à préciser que la question du groupe parlementaire du RNI était tout simplement une « sorte de réaction » à l’un des communiqués de la Fédération à l’adresse du gouvernement sur « la situation difficile des cafés et restaurants« .

« Cette députée devait normalement évoquer le principal problème, à savoir les fermetures successives et en grand nombre des cafés au niveau national« , s’alarme-t-il.

Interrogé si ces pratiques existaient réellement en raison de la hausse des prix du café, El Harrak a répondu qu’il n’y a aucune relation entre les deux. Selon lui, « il se pourrait que ces procédés soient l’œuvre des cafés ambulants et informels, qui ne font l’objet d’aucun contrôle« .

« Je n’ai pas d’information sur le recours des cafés à cet arôme chimique. J’en ai entendu parler dans le passé mais aucun de nos confrères, voire 99,99% des propriétaires de cafés, ne sont au courant de cette substance« , assure-t-il.

« La responsabilité incombe à l’ONSSA »

La députée en question devait, d’après le président de cette fédération, s’adresser à l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) auquel incombe la responsabilité de contrôler les sociétés distributrices du café.

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« On reçoit un paquet scellé de six kilos. Comment puis-je savoir s’il contenait ou non une substance chimique ?« , se demande-t-il.

Si ces informations s’avèrent exactes, la première responsabilité revient en premier lieu à l’ONSSA qui devrait jouer son rôle comme il se doit, martèle El Harrak dans le même sillage.

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