Blanchiment: Malte retiré de la « liste grise » du Gafi, Gibraltar ajouté

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Robert Abela
Le Premier ministre maltais, Robert Abela, à Bruxelles, le 16 octobre 2020. (Photo AFP)

Le Groupe d’action financière (Gafi) a annoncé vendredi avoir retiré Malte de la liste « grise » des pays soumis à une surveillance accrue en raison, notamment, de leur exposition au blanchiment d’argent, et y avoir ajouté Gibraltar. 

Placé sous surveillance en juin 2021, Malte sort de la liste après avoir mené « un plan d’action maintenant achevé », qui met désormais l’île « en meilleure position pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme », a indiqué le président du Gafi Marcus Pleyer lors d’une conférence de presse à l’issue de l’assemblée plénière de l’organisation à Berlin.

Depuis ce rappel à l’ordre, le petit archipel méditerranéen « a doublé les ressources de son registre des entreprises, a procédé à une évaluation approfondie des risques et a entrepris d’inspecter toutes les entreprises, réussissant à identifier celles qui dissimulent leurs véritables propriétaires », a-t-il ajouté.

Malte applique désormais, selon le Gafi, « des sanctions efficaces et dissuasives contre les +gatekeepers+ », c’est-à-dire les avocats, comptables, prestataires de services aux entreprises, impliqués dans l’opacité du secteur financier régulièrement reproché à l’île.

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L’enclave britannique de Gibraltar fait en revanche son entrée sur cette liste car « d’importantes déficiences » ont été constatées sur ce territoire souvent cité parmi les principaux paradis fiscaux.

« Gibraltar doit prendre un certain nombre de mesures, notamment en se concentrant sur les acteurs du système financier, en particulier les opérateurs de jeux et les avocats », a expliqué Marcus Pleyer, appelant à davantage de contrôle dans les secteurs des jeux d’argent et des transactions immobilières.

Au total, 22 pays se trouvent sur la liste des pays soumis à une surveillance renforcée.

Le Pakistan, qui espérait quitter la liste grise à l’occasion de la réunion plénière, n’a pas obtenu la décision espérée mais le Gafi a salué les progrès effectués et laissé entrevoir un changement de statut si sa prochaine visite de contrôle est concluante.

« Beaucoup de travail a été mené par les autorités pakistanaises » qui ont « largement abordé les 34 points » du plan d’action convenu avec le Gafi.

« Le Pakistan a démontré qu’il mène maintenant des enquêtes et des poursuites sur le financement du terrorisme contre les hauts dirigeants des groupes terroristes désignés par l’ONU et qu’il mène des enquêtes et des poursuites sur le blanchiment de capitaux », a observé M. Pleyer.

La liste noire des pays à « risque élevé » reste la même, comprenant l’Iran et la Corée du Nord.

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