Bilan gouvernemental: l’opposition pointe des « lacunes et dysfonctionnements »

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aziz akhannouch parlement maroc
Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, à la Chambre des représentants.

La discussion du bilan d’étape de l’action gouvernementale, mercredi à la Chambre des représentants, a donné lieu à des positions divergentes entre une majorité parlementaire saluant un “succès sans précédent” des réalisations du gouvernement, dans un contexte difficile et en peu de temps, et une opposition qui s’interroge sur leur “impact en termes de développement » ainsi que sur le respect des engagements contenus dans le programme gouvernemental.

Lors de cette séance, les groupes de la majorité parlementaire, constitués du Rassemblement national des indépendants (RNI), du parti de l’Istiqlal et du Parti Authenticité et Modernité (PAM), ont exprimé leur soutien au bilan de l’action gouvernementale qui “a concerné tous les citoyens, toutes catégories confondues (situation sociale, âge, territoire, …), a respecté la justice sociale et l’égalité des chances, et n’a pas invoqué la difficulté des contraintes et des circonstances nationales et internationales ayant imposé une mobilisation exceptionnelle des efforts”.

La majorité parlementaire a souligné l’importance du succès du gouvernement dans la gestion d’un nombre de défis urgents qui n’étaient prévus dans les engagements contenues dans son programme, en premier lieu les répercussions économiques et financières de la pandémie de COVID-19 et de la multiplication des crises et des tensions géopolitiques, la succession des années de sécheresse, la gestion des effets du séisme d’Al Haouz, en plus de « la concrétisation de la transition sociale” sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Dans ce contexte, la majorité a souligné que le gouvernement a réussi à maîtriser les répercussions de la pandémie de COVID-19 grâce à des mesures financières et économiques sans précédent, mais aussi à faire face aux pressions inflationnistes liées aux tensions géostratégiques et à réduire leurs impacts sur les citoyens, et ce en mobilisant 64,1 milliards de dirhams pour soutenir la stabilité des produits de consommation, ainsi que l’application immédiate des Hautes Instructions Royales pour soutenir et venir en aide aux personnes touchées par le séisme d’Al Haouz, à travers la création du Fonds spécial pour la gestion des effets de cette catastrophe et les mesures d’aide financière aux sinistrés, en plus de la mise en place de l’Agence de développement du Grand Atlas avec un budget de 120 milliards de dirhams.

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Les groupes de la majorité ont, par ailleurs, salué la mise en oeuvre des “politiques sociales profondes” confortant les réalisations du gouvernement à mi-mandat, soulignant l’engagement de l’Exécutif à consolider les piliers de l’État social à travers l’adoption du chantier d’aide sociale directe aux familles marocaines, la généralisation et l’extension de l’assurance maladie obligatoire (AMO), la généralisation des allocations familiales et le lancement de l’aide directe au logement, notant que le gouvernement œuvre à assurer toutes les conditions requises en termes de durabilité, de gouvernance et de bon ciblage dans le cadre de ce chantier en mobilisant notamment les ressources nécessaires à la durabilité de ces chantiers en tant que choix stratégique et non de simples mesures conjoncturelles.

Ils se sont également félicités du lancement du chantier de la réforme du système de santé avec l’adoption d’une panoplie de mesures, notamment l’approbation de l’arsenal juridique régissant cette réforme, le doublement du budget du secteur porté à 31 milliards de dirhams en 2024, la création de 16.500 emplois dans le secteur en 30 mois, l’amélioration des salaires et la création de plus de 480 centres de santé à travers le Royaume.

Mise en garde

De leur côté, les groupes de l’opposition, représentés par l’Union socialiste des forces populaires (USFP), le Mouvement populaire (MP), le Parti du Progrès et du socialisme (PPS) et le Parti de la Justice et du Développement (PJD), retiennent des aspects positifs dans le bilan gouvernemental concernant certains dossiers, dont le volume des investissements publics, la gestion à temps de la rareté de l’eau et la finalisation du cadre juridique de la protection sociale, tout en mettant en garde contre les “lacunes et dysfonctionnements” ayant entaché l’action gouvernementale à mi-mandat.

Les représentants de l’opposition ont relevé que l’évaluation du bilan des réalisations gouvernementales tient en compte l’impact sur le citoyen et l’ampleur de la mise en œuvre des engagements du programme gouvernemental, en s’appuyant notamment sur les données des institutions nationales officielles. Dans ce contexte, ils se sont interrogés sur le sort des “promesses” du gouvernement relatives à la protection et à l’élargissement de la classe moyenne et à l’inclusion dans la Loi de finances d’importantes mesures dans ce sens.

S’agissant des chantiers de la protection sociale, l’opposition parlementaire a estimé que le succès du gouvernement à ce sujet n’est “qu’un succès administratif”, appelant à en assurer la mise en oeuvre, le financement et la durabilité.

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