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Belattar dans la délégation de Macron: le président balaye une polémique «anecdotique»
Publié leL’humoriste franco-marocain Yassine Belattar, dont l’extrême droite a dénoncé la présence dans la pléthorique délégation présidentielle au Maroc, a affirmé mercredi à l’AFP se sentir « légitime » dans le déplacement d’Emmanuel Macron, qui a lui préféré balayer une polémique « très anecdotique ».
Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a jugé « irrespectueux pour la France » et « pour le Maroc » que cet humoriste, accusé par la droite et l’extrême droite de proximité avec l’islamisme, participe à la visite d’État d’Emmanuel Macron à Rabat.
« Je ne ferai aucune remarque sur des choses qui n’ont aucun intérêt et qui sont très anecdotiques », a répondu le chef de l’État mercredi dans la capitale marocaine à des journalistes qui l’interrogeaient sur cette controverse. Ce déplacement est « historique », « donc je ne m’intéresse pas aux anecdotes », a-t-il insisté au dernier jour du voyage.
En marge d’une réception avec la communauté française au Maroc, Yassine Belattar a de son côté déploré qu’on « se focalise » sur lui.
« Moi, j’ai 20 ans de carrière en France. Je suis Français, je suis Marocain donc c’est un déplacement où je me sens en tout cas physiquement légitime », a-t-il déclaré à l’AFP.
« Mais dorénavant, il va falloir poser la question à Marine Le Pen. C’est-à-dire que je serais illégitime sur le territoire français et illégitime sur le territoire marocain. Donc si vous me trouvez un pays qui est prêt à m’accueillir… », a-t-il ironisé, jugeant « bien malheureux » que « l’extrême droite » donne désormais « la tendance qu’il faut suivre ».
Les prises de parole de Yassine Belattar sur les banlieues lui avaient valu l’attention d’Emmanuel Macron, qui l’avait nommé en 2018 au Conseil présidentiel des villes, destiné à alimenter la réflexion de l’exécutif sur les quartiers prioritaires.
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L’humoriste a été condamné en septembre 2023 à quatre mois de prison avec sursis pour menaces de mort et de crime visant plusieurs personnalités du monde du spectacle.
Mais il a encore une fois réfuté mercredi tout lien avec l’islamisme. « Ce que je peux vous répondre, c’est que je ne le suis pas et que cette insulte glisse sur moi depuis des années », a-t-il martelé.
« Vous faites offense à nos services policiers, est-ce que vous pensez vraiment qu’on laisserait quelqu’un qui de près ou de loin est affilié à ce genre d’hérésie qu’est l’islamisme ou n’importe quel extrémisme monter dans un avion? », a ajouté Yassine Belattar, qui dit avoir été invité à se joindre au déplacement par « le protocole » de la présidence et ne pas avoir voyagé dans l’avion personnel du chef de l’État.
Plus de 130 personnes du monde politique, économique ou culturel, participaient à cette visite de trois jours. Parmi eux, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, tenant d’une ligne très à droite.
« Moi, j’ai des désaccords profonds avec des gens avec qui je suis monté dans l’avion. Mais pour vous dire, ça s’est tellement bien passé, j’ai vu Retailleau manger du couscous. Comme quoi, vous voyez, les gens changent », a souri Yassine Belattar. « Moi-même, j’ai souvent des mots très durs à l’égard de Retailleau. Vous savez, pour notre pays, on transcende certaines petites guéguerres médiatiques. »