Belahcen Abdelatif (syndicaliste): «Sur le dossier de la Samir, l'Etat a manqué à son devoir»

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Alors que la liquidation de la Samir traîne depuis près de deux ans devant la justice marocaine, Mohammed Hussein Al Amoudi actionnaire majoritaire de la Samir a recouru à une procédure d’arbitrage contre le Maroc à Washington.
Al Amoudi, propriétaire de Corral Morroco Holding AB, filiale du groupe suédois Corral Petroleum, et qui détient 67,2% du capital social de la Samir, a déposé mercredi 14 mars 2018 un recours contre le Royaume du Maroc devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), organisme rattaché à la Banque mondiale.
Ce recours a été initié par Gibson Dunn, cabinet d’avocats de référence aux États-Unis, contre le chef du gouvernement, les ministres marocains des Affaires étrangères et de la Justice.
Commentant cette initiative, Belahcen Abdelatif, responsable du front local de suivi de la crise de la Samir, a déclaré à H24Info: «Nous sommes arrivés à cette situation parce que l’État marocain a manqué à son devoir en ce qui concerne le suivi et le contrôle de la gestion de la Samir quand elle était dirigée par AL Amoudi.»
Et d’ajouter: «Aujourd’hui, Al Amoudi continue à vouloir faire pression sur le Maroc parce que tous les gouvernements depuis 1997 jusqu’à maintenant ont failli à leur responsabilité vis-à-vis de la Samir et c’est ce qui fait que».
En effet, selon Médias24, dès le 15 novembre 2015, Al Amoudi avait adressé un ultimatum au gouvernement marocain, sommant ce dernier de trouver une solution amiable au problème de la Samir, et ce dans un délai de 4 mois, sans quoi il porterait l’affaire à l’arbitrage du CIRDI.
Al Amoudi faisait valoir que les pertes « qu’a connues et connaît encore » la Samir étaient le fait du gouvernement. Il pointait à titre d’exemple: la demande injustifiée de la part du gouvernement à la Samir de s’acquitter des dettes douanières, de la saisie des comptes bancaires et de l’immobilier de la Samir, ainsi que de l’interdiction aux navires pétroliers d’accoster au port d’Al Mohammedia pour approvisionner la raffinerie en pétrole brut. Des mesures qui ont poussé la Samir à suspendre ses activités dans son usine de raffinage », avait-il affirmé.
A noter que ce recours intervient quelques mois après le déclenchement en décembre 2017 de la procédure d’extension de la liquidation au patrimoine des dirigeants de la Samir accusés de fautes de gestion ayant provoqué la situation de la Samir, avec à leur tête Al Amoudi.
Tenue le 12 mars au tribunal de commerce, la réunion concernant l’extension de la liquidation s’était soldée par un renvoi au 2 avril 2018.
 

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