BDS Maroc: un navire suspecté de transporter du matériel militaire pour Israël en route vers Tanger

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BDS alerte sur l'arrivée d'un navire suspect à Tanger, transportant des équipements militaires pour Israël
Des manifestants se sont rassemblés devant le port de Tanger Med, le 10 novembre 2024, pour protester contre l'accostage d'un navire américain en direction de l'entité sioniste, soupçonné de transporter des munitions de guerre. © DR.

Le mouvement BDS Maroc a annoncé que le navire Maersk Seletar, suspecté de « transporter des équipements militaires destinés à Israël« , se dirigeait vers le port de Tanger Med pour y décharger sa cargaison. Un autre navire, le Maersk Norfolk, devrait ensuite prendre le relais pour acheminer cette cargaison vers l’Etat hébreu.

Dans un communiqué, la branche marocaine du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions) indique que ce dernier navire a accosté au port de Tanger Med « mercredi soir à 23h« , quelques jours après l’arrivée à Tanger du navire Nysted Maersk, qui a embarqué la cargaison du Maersk Denver composé de « dizaines de conteneurs remplis de matériel militaire en provenance des États-Unis et destiné à l’armée israélienne« .

Le mouvement dénonce cette action comme une violation flagrante des traités et lois internationaux, ainsi que des résolutions du Conseil de sécurité et de la Cour internationale de justice.

Contradiction

BDS Maroc souligne que, au même moment où ces équipements militaires étaient chargés à Tanger, le représentant du Maroc au Sommet extraordinaire arabo-islamique, Aziz Akhannouch, réaffirmait que la question palestinienne faisait partie des principes fondamentaux de la politique étrangère du Royaume. Le chef du gouvernement avait souligné, rappelle le collectif, «la poursuite du soutien aux initiatives constructives visant à trouver des solutions pratiques pour parvenir à un cessez-le-feu réel et durable et traiter la situation humanitaire». Ce que BDS considère comme «une contradiction embarrassante».

«Partenaire actif»

Cette situation place le Maroc comme un «partenaire actif dans l’approvisionnement de la machine de guerre israélo-américaine en matériel militaire», en ouvrant ses ports aux navires de transport, avertit le communiqué, ajoutant ces violations ne sont pas des cas isolés.

La même source cite notamment la décision du gouvernement espagnol d’interdire l’accès aux ports espagnols aux navires de la compagnie Maersk se dirigeant vers les ports palestiniens occupés, après « des enquêtes sur l’implication de l’armateur dans le ravitaillement continu d’Israël en armes et en matériel militaire« . Selon ces enquêtes, Maersk aurait utilisé une flotte de 17 navires pour effectuer ces livraisons, avec environ 2.110 cargaisons et 23.500 tonnes de marchandises envoyées entre septembre 2023 et 2024.

 

Appel à l’action des autorités marocaines

BDS appelle ainsi les autorités marocaines à «fermer les ports marocains à la flotte MAERSK», comme l’a fait l’Espagne, et à assumer pleinement la responsabilité de la divulgation du contenu des cargaisons des navires, si ces derniers obtiennent l’autorisation d’accoster. Le mouvement insiste sur la nécessité d’éviter les conséquences juridiques d’une violation des traités sur le génocide et des décisions de la Cour internationale de justice, tout en évitant de transformer le Maroc en un partenaire actif dans la guerre d’extermination contre les peuples palestinien et libanais.

Le mouvement renouvelle également son appel aux travailleurs et employés des ports, en particulier ceux de Tanger Med, pour qu’ils refusent de servir les navires de la Maersk et de leur fournir l’assistance nécessaire pour poursuivre leur voyage. Cela, afin de «préserver les vies innocentes et soutenir les peuples palestinien et libanais, qui subissent actuellement un double complot: d’abord de la part des pays proches, puis des plus éloignés».

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