Banque populaire, un exercice 2020 sous le signe de la prudence

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À l’issue d’une année 2020 caractérisée par la propagation de la pandémie du Covid-19, la Banque centrale populaire (BCP) a fait preuve de résilience en présentant des résultats encourageants, malgré l’impact certain de la crise sur certains indicateurs. Le groupe bancaire a toutefois adopté une approche très prudente en provisionnant par anticipation.

À l’instar des autres acteurs du secteur bancaire, le groupe BCP a subi de plein fouet les conséquences de la crise économique induite par la pandémie au Maroc. Selon les résultats financiers présentés par la direction ce 25 mars, le résultat net consolidé du groupe a chuté de 67% pour se situer à 1,28 milliard de dirhams à fin décembre 2020 tandis que le résultat net par groupe a baissé de 59% à 1,22 milliard de dirhams.

Côté emprunts, l’encours des crédits à la clientèle a légèrement reculé de 1,2% à 201 milliards de dirhams, du fait essentiellement du repli des crédits à l’équipement et des comptes courants débiteurs. Une tendance qui s’explique par le climat d’incertitudes ayant caractérisé l’année écoulée, surtout que « le portefeuille de la banque est très pondéré sur la PME, qui a le plus souffert de cette crise », précise Jalil Sebti, directeur général de la banque commerciale au sein de BCP. Selon le groupe bancaire, cette baisse a concerné le leasing, les crédits à la consommation ainsi que la microfinance.

Dans ce contexte, il était tout à fait normal pour la banque de faire face à une explosion du risque. Ainsi, le coût du risque marque un bond de 139% pour s’établir à 6,1 milliards de dirhams compte tenu des impacts économiques liés à la covid-19 combinés à une politique de provisionnement prudente.

En effet, normes IFRS 9 obligent, la BCP a opté pour une démarche anticipative dans la politique de provisionnement, reflétée par la hausse de la couverture des encours B1 et B2 de respectivement 41 et 150 points de base. Dans un langage plus courant, cela veut dire que la banque a augmenté ses provisions sur les créances saines (B1) et les créances sensibles (B2) à l’heure où seules les créances en souffrances (B3) sont censées être provisionnées.

 

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D’ailleurs, les créances en souffrance détenues par le groupe ont également explosé avec une hausse de 16% (alors que la moyenne nationale est de 14,4%) et représentent 9% de l’ensemble des créances détenues par la banque.

Mais tout n’est pas sombre au tableau. La BCP a ainsi pu profiter d’un effet de périmètre, suite à l’intégration à partir d’avril 2020 de trois nouvelles filiales en Afrique subsaharienne (Cameroun, Madagascar et Congo), ce qui s’est répercuté positivement sur le produit net bancaire consolidé qui s’améliore de 8,3% à 19,3 milliards de dirhams. Cette croissance a concerné l’ensemble de ses composantes.

Hors effet périmètre, la croissance du PNB s’établirait à 2,6%. Le résultat des activités de marché a également contribué à l’évolution du PNB consolidé avec une croissance de 12,2% à 3,1 milliards de dirhams, profitant notamment d’un contexte de taux favorable sur le marché obligataire.

L’effet périmètre a également concerné les marges sur commissions qui ont affiché une hausse de 12,8% à 3,39 milliards de dirhams. D’ailleurs, leur croissance est exclusivement liée à cet effet périmètre. La demande des produits et services bancaires ayant connu naturellement une baisse en 2020 de fait de la pandémie.

À noter qu’au-delà du report des échéances de crédits accordés aux entreprises et aux particuliers affectés par la crise, le Groupe BCP a déployé les crédits garantis par l’État. En chiffres, le Groupe aura traité et validé près de 18.746 demandes de crédits DAMANE OXYGENE pour un montant autorisé de 2,6 milliards de dirhams et plus de 14.551 demandes de crédits DAMANE RELANCE, correspondant à une enveloppe de 6,3 milliards de dirhams. Le tout représentant près de 35% de l’ensemble octroyé par tout le secteur bancaire.

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