Aux Etats-Unis, créations d’emploi et chômage ralentissent

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L’économie américaine a créé en mars moins d’emplois qu’en février et légèrement moins qu’attendu, mais le taux de chômage a reculé, a annoncé vendredi le département du Travail, le signe d’un marché de l’emploi encore vigoureux.

Le mois dernier, 236.000 emplois ont été créés contre 311.000 en février, ce qui est assez proche des attentes des analystes, qui anticipaient 238.000 créations, selon le consensus publié par MarketWatch.

Le taux de chômage a lui baissé légèrement, à 3,5%, contre 3,6% un mois plus tôt.

« Les créations d’emplois ont continué à progresser dans le tourisme et l’hôtellerie, les services publics, la santé et les services aux entreprises, » a précisé le département du Travail dans son communiqué.

Dans un autre communiqué, le président américain Joe Biden s’est félicité que les Etats-Unis affrontent « les difficultés économiques en position de force ».

« Le chômage reste proche des niveaux les plus faibles atteints en 50 ans et à un plancher record concernant les Afro-Américains. Grâce aux politiques que nous mettons en place, la reprise est créatrice d’emplois qui permettent de vivre décemment », a-t-il ajouté.

Les dernières données dépeignent un marché de l’emploi américain toujours tendu, avec un taux de chômage qui reste très faible malgré les différentes hausses de taux de la Réserve fédérale (Fed), qui visent à ralentir l’activité économique pour ramener l’inflation à sa cible de 2%.

En théorie, ces hausses, qui ont fait passer, en un an, ces taux de 0% à une fourchette comprise entre 4,75% et 5%, devraient notamment avoir un effet sur le marché de l’emploi, via une décélération de la consommation et de la demande.

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Mais si l’inflation recule, elle reste encore à 5% sur un an, selon l’indice PCE publié fin mars, avec une inflation sous-jacente, c’est-à-dire excluant les prix de l’alimentation et de l’énergie, de 4,7%.

« Les données soulignent la solidité du marché de l’emploi, avec une économie qui continue à en créer à un rythme rapide. Mais on peut observer des signes d’ajustement », a estimé, dans une note, la cheffe économiste pour HFE, Rubeela Farooqi.

Parmi ces signes, la baisse de 1.000 emplois dans le secteur de l’industrie, signe de « l’influence déstabilisatrice de la hausse des taux », a estimé le président de l’Alliance américaine pour l’industrie, Scott Paul, dans un communiqué.

 

– Signes de ralentissement économique –

 

Autres signes, une hausse du nombre de personnes ayant perdu un emploi permanent, ainsi qu’une baisse des personnes revenant sur le marché du travail, c’est-à-dire qui n’occupaient pas un emploi et n’en cherchaient pas un jusqu’ici.

Cette dernière donnée est d’ailleurs l’une des raisons des tensions sur le marché de l’emploi américain: si le taux de participation au marché du travail est en hausse, à 62,6% des personnes en âge de travailler, il reste en-deçà des niveaux observés avant la pandémie (63,3% en février 2020).

Autant d’éléments qui seront pris en compte par la Fed lors de sa prochaine réunion, le mois prochain, afin de décider si elle poursuivra ou non sa hausse de taux.

Cette dernière attend, depuis plusieurs mois, de voir les effets de sa brusque remontée des taux, qui visait à éviter un ancrage sur le long terme de l’inflation, considérée comme encore plus dommageable pour l’économie.

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Cependant, jusqu’ici, la consommation est restée dynamique, portée notamment par les économies réalisées par les Américains durant la pandémie, qu’ils ont pu dépenser par la suite, et le chômage particulièrement faible, alors que le pays est confronté à une pénurie de main d’oeuvre.

Les récentes turbulences dans le secteur bancaire, consécutives à la faillite, début mars, de Silicon Valley Bank et deux autres établissements régionaux, ainsi que le rachat de Credit Suisse par UBS, ont néanmoins montré que la hausse des taux avait un impact sur l’économie.

Les craintes exprimées par l’Alliance américaine pour l’industrie en sont un nouveau symbole.

En effet, pour Scott Paul, la « Fed doit comprendre que sa politique affaiblit notre compétitivité. L’industrie est un moteur essentiel du succès de l’économie de notre nation et de la sécurité nationale ».

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