Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger,…
Assad invité au prochain sommet arabe en Arabie saoudite
Publié leLe président syrien Bachar al-Assad a été invité mercredi par l’Arabie saoudite au prochain sommet arabe, prévu le 19 mai dans le royaume, qui doit consacrer son retour parmi ses pairs arabes après plus de onze d’isolement.
Cette invitation intervient après la réintégration dimanche de la Syrie au sein de la Ligue arabe, dont elle avait été exclue en 2011 à la suite du soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile.
Le chef de l’Etat « a reçu une invitation du roi Salmane » d’Arabie saoudite pour participer au sommet annuel qui se tient cette année dans la ville saoudienne de Jeddah (ouest), a annoncé la présidence syrienne dans un communiqué.
« La tenue de ce prochain sommet en Arabie saoudite renforcera l’action arabe commune », a déclaré le président syrien. L’invitation a été transmise par l’ambassadeur d’Arabie saoudite en Jordanie, Nayef al-Soudairi.
Le dernier sommet annuel de la Ligue arabe auquel avait participé le chef de l’Etat syrien s’était tenu en 2010 à Syrte en Libye. Le président Assad avait par la suite été ostracisé par ses pairs pour sa répression du soulèvement déclenché dans le sillage des Printemps arabes en 2011.
En 2013, l’opposition anti-Assad avait même été invitée à occuper le siège de la Syrie lors d’un sommet de la Ligue arabe au Qatar, un des pays qui a soutenu les rebelles syriens.
Les ministres arabes des Affaires étrangères, réunis dimanche au Caire, avaient décidé de réintégrer la Syrie au sein de la Ligue arabe.
Ce retournement spectaculaire est intervenu sur fond de bouleversements régionaux, notamment la réconciliation entre deux puissances rivales, l’Arabie saoudite et l’Iran, grand allié du pouvoir syrien.
L’Arabie saoudite, poids lourd régional et chef de file des pays du Golfe, et la Syrie avaient annoncé deux jours plus tard la réouverture de leurs représentations diplomatiques, après onze ans de rupture.
Dans ce contexte de réchauffement régional, la Turquie commence elle aussi à renouer avec le régime syrien. Les ministres des Affaires étrangères des deux pays se sont rencontrés mercredi en Russie, autre puissance très proche de Bachar al-Assad, pour la première fois depuis 2011.
Les deux ministres se sont réunis à Moscou en présence de leurs homologues russe et iranien et la Russie a proposé d’élaborer une feuille de route pour normaliser les relations entre Damas et Ankara.
Le président syrien était récemment sorti de son statut de paria, profitant notamment d’un élan de solidarité en février après un séisme qui a dévasté de vastes régions de la Syrie et de la Turquie.
Mais les Etats-Unis ont indiqué ne pas approuver la réconciliation entre les pays arabes et Damas. La Syrie « ne mérite pas d’être réadmise au sein de la Ligue arabe », a déclaré lundi le secrétaire d’Etat Antony Blinken.
Impliquant des acteurs régionaux et internationaux, la guerre en Syrie a fait environ un demi-million de morts. Près de la moitié des Syriens sont désormais des réfugiés ou des déplacés à l’intérieur de leur pays, et des pans du territoire échappent encore au contrôle du gouvernement.