Après la France, le cabinet américain McKinsey fait scandale au Canada

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Logos du cabinet de conseil McKinsey. Photo d'illustration (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Le Bureau de la vérificatrice générale du Canada, équivalent de la Cour des comptes au Maroc, va enquêter sur les contrats accordés au cabinet de conseil McKinsey par le gouvernement de Justin Trudeau, a-t-il indiqué vendredi à l’AFP. Bureau de la vérificatrice générale du Canada,

« Le Bureau de la vérificatrice générale a informé le Parlement que l’audit va débuter », a déclaré son porte-parole Vincent Frigon.

La portée de cet audit n’est pas encore déterminée, a-t-il ajouté.

Au cours des derniers mois, les conservateurs (opposition) ont réclamé cette enquête pour faire la lumière sur ces contrats, qui ont, disent-ils, enregistré une grande « multiplication » depuis 2015, année où le parti libéral de M. Trudeau est arrivé au pouvoir.

Garnett Genuis, député conservateur, a ainsi récemment décrié « l’énorme somme d’argent » versée à la société depuis cette date et qui dépasserait les 100 millions de dollars canadiens (69,5 millions d’euros).

L’opposition conservatrice veut aussi éclaircir les liens entre Justin Trudeau et l’ancien patron de McKinsey, Dominic Barton, qu’elle accuse d’être des amis proches.

Barton a été à la tête de McKinsey entre 2009 et 2018, puis a été ambassadeur du Canada en Chine de 2019 à 2021.

Il a notamment contribué à désamorcer la crise diplomatique entre les deux pays liée à l’arrestation par le Canada, à la demande des Etats-Unis, de la directrice financière de Huawei Meng Wanzhou en 2018 et négocié la libération des deux Canadiens détenus en Chine.

Lire aussi. France: perquisitions aux sièges parisiens de McKinsey et du parti Renaissance

Appelé à témoigner récemment devant une commission parlementaire, Dominic Barton a été interrogé sur le rôle de McKinsey, accusé d’avoir contribué à la crise des opiacés aux Etats-Unis, les contrats passés avec le gouvernement canadien et ses liens avec Justin Trudeau.

« Je ne suis pas un ami personnel proche du Premier ministre », avait martelé M. Barton.

« Je n’ai pas eu la moindre implication dans l’attribution de contrats rémunérés à McKinsey par le gouvernement fédéral depuis mon déménagement en Asie en 1996 », avait-il affirmé.

Une étude réalisée par l’université de Carleton à Ottawa a révélé que la valeur totale des contrats attribués à McKinsey était néanmoins dérisoire par rapport à ceux passés avec d’autres entreprises telles que Deloitte, EY, KPMG et PwC.

En France, des perquisitions ont été menées fin janvier au domicile de dirigeants et anciens dirigeants de McKinsey dans le cadre d’investigations sur des soupçons de financement illégal des campagnes électorales d’Emmanuel Macron en 2017 et 2022.

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