Le Maroc a décidé d'augmenter son budget de la défense pour 2025, le portant à…
Algérie: 25 MM$ pour la Défense en 2025, deux fois plus que le Maroc
Publié leDans une dérive sans précédent, le régime algérien prévoit de consacrer plus de 25 milliards de dollars au ministère de la Défense nationale et aux Forces armées, dépassant largement des États en guerre comme Israël et l’Iran, ainsi que des pays disposant d’une industrie militaire locale développée comme la Turquie.
Avec un ratio de plus de 20% du PIB – un PIB nominal de 266,78 milliards de dollars en 2024, selon les prévisions optimistes du FMI –, l’Algérie est devenue l’un des pays les plus dépensiers en matière d’armement. Engagé dans une course effrénée pour asseoir un certain leadership dans le Maghreb, le régime algérien a programmé un budget de plus de 3.349 milliards de dinars pour la Défense au titre de l’année 2025, soit plus de 25 milliards de dollars.
Cela représente une augmentation d’au moins 10% par rapport à 2024. Le voisin de l’est se positionne ainsi en tête du podium africain en matière de dépenses militaires, loin devant le Maroc, 2e, et l’Égypte, 3e.
Folie des grandeurs
Mieux encore, l’Algérie a déjà largement dépassé des puissances militaires en guerre comme Israël et l’Iran, ou encore des pays ayant développé des industries locales exportatrices et génératrices de revenus importants à l’instar de la Turquie.
À titre d’exemple, après le vote d’une loi de finances supplémentaire par la Knesset en mars dernier, Israël a relevé le plafond de ses dépenses publiques pour l’année 2024 à environ 160 milliards de dollars (584,1 milliards de shekels), incluant les dépenses de guerre, avec une augmentation de plusieurs milliards de dollars par rapport au budget initial. Comparativement, le budget militaire de l’Iran s’élevait à 7,4 milliards de dollars en 2022 et 2023, selon l’Institut international d’études stratégiques (IISS), soit près de 2% du PIB (plus de 413 milliards de dollars).
L’Algérie apparaît donc comme un pays atteint de la folie des grandeurs. Même si l’on se réfère aux chiffres de la Banque mondiale, qui estime que le budget iranien de défense a dépassé 24 milliards de dollars en 2021, ce budget ne dépasse guère 2,3% du PIB pour un pays qui a des visées d’hégémonie régionale et fait face à de véritables menaces sécuritaires.
Les arguments avancés par le président Abdelmadjid Tebboune et Saïd Changriha, chef de l’ANP, ne justifient pas l’ampleur de ces dépenses militaires.
Soulignant qu’il s’agit du budget le plus important de l’histoire de l’Algérie, le journaliste algérien exilé en France, Abdou Semmar, a comparé ce montant «méga-colossal» à celui d’Israël, notant que les dépenses militaires algériennes seraient comparables à celles de l’Etat hébreu, y compris l’aide américaine de près de 8 milliards de dollars.
Frein au développement
«Quelle est la puissance réelle de notre armée? Existe-t-il une justification rationnelle pour ces chiffres?», s’est-il interrogé, affirmant que «la seule réponse avancée par les responsables algériens est: le Maroc». Tout en rappelant que le budget militaire marocain a tourné autour de 12 milliards entre 2023 et 2024, Semmar s’est exclamé: «Est-ce que le Maroc veut nous agresser ou a-t-il tenté de le faire? A-t-il un plan d’invasion de l’Algérie? A-t-il un plan pour torpiller la sécurité de l’Algérie?»
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«Officiellement, le Maroc est en guerre contre une milice appelée le Polisario et non contre l’Algérie», a-t-il rappelé, soulignant que le Royaume n’a pas de politique hostile envers l’Algérie et que c’est bien le régime algérien qui adopte un discours belliqueux et va-t-en-guerre.
Réitérant que le Maroc ne constitue pas une menace existentielle pour l’Algérie, Semmar a souligné que cette dernière «se comporte comme si elle était déjà en guerre» et que «tout cet argent donné à l’armée est pris à des secteurs clés de développement dans lesquels l’Algérie accuse un énorme retard, tels que la santé, l’éducation, la recherche scientifique, la création d’emplois et la prospérité économique».
Sur ce point, le journaliste semble partager le même avis que l’expert militaire et stratégique marocain Abderrahmane Mekkaoui. Tout en justifiant l’augmentation du budget de la défense marocain à 133 milliards de dirhams en 2025 par cette course à l’armement imposée par l’Algérie, Mekkaoui a souligné que «cela pourrait freiner le développement économique dans les deux pays».