Alger: mobilisation pour un journaliste emprisonné depuis 508 jours sans jugement

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Les journalistes algériens ont organisé, lundi à Alger, un rassemblement à la Maison de la presse Tahar Djaout à Alger pour exiger la libération du journaliste Said Chitour, en prison depuis 508 jours sans le moindre jugement.
Saïd Chitour, arrêté, le 5 juin 2017, à l’aéroport international d’Alger et placé en détention depuis, est accusé d’avoir livré des informations classées secrètes à des diplomates étrangers. Des accusations que le journaliste a nié, en déclarant, selon des médias algériens, « ne pas avoir accès aux documents dont il est question ».


Le réseau des droits de l’Homme EuroMed Droits (EuroMed Rights) avait appelé à la libération «de toute urgence» du journaliste algérien, dont l’état de santé est jugé critique, condamnant sa «mise en détention arbitraire». Sa détention provisoire a d’ailleurs dépassé les limites fixées par la loi et qui sont de 12 mois (4 mois renouvelables trois fois).
L’ONG de défense des droits de l’Homme rappelle que les avocats de Chitour ont «souligné l’absence de preuves» sur les faits qui ont été reprochés à leur client, ce dernier n’exerçant aucune fonction officielle qui lui permettrait d’accéder à des documents ou des informations relevant du secret d’Etat.
«Détenu sans jugement depuis 16 mois, l’état de santé de Chitour est alarmant et ne cesse de se dégrader. Il souffre notamment d’une tumeur à la base du crâne et d’un diabète sévère qui mettent sa vie en danger», affirme le réseau regroupant 80 ONG de défense des droits de l’Homme.
«Si mon frère avait été un journaliste occidental (ou encore mieux, un agent au service d’ennemis de son pays), la BBC, le Washington Post et les grands médias anglophones dont il est le correspondant auraient crié au droits de l’Homme. Mais comme il a la chance d’être Algérien, c’est la belle et grande famille de Tahar Djaout, ce journaliste qui a payé de sa vie l’héritage qu’il nous a laissé : ‘’Si tu parles, tu meurs, si tu te tais, tu meurs, alors parle et meurs’’ », s’insurge la sœur du journaliste.


Les Algériens ont peur de vivre une seconde fois l’affaire de Mohamed Tamalt, journaliste algérien arrêté en 2016 et décédé en prison après avoir entamé une grève de faim.
 

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