Un dirigeant d'ONG qui comptait parmi les quatre suspects écroués en décembre dans l'enquête sur…
Affaire Qatargate: le juge belge accusé de «partialité»
Publié leLe juge belge chargé du dossier de corruption présumée au Parlement européen impliquant le Qatar et le Maroc a été contraint jeudi de se retirer provisoirement en raison d’une demande de récusation émanant d’un suspect qui l’accuse de « partialité », ont indiqué des avocats.
La demande est formulée par l’eurodéputé belge Marc Tarabella, inculpé et écroué samedi dans l’enquête pilotée par le juge d’ins
Elle a été annoncée jeudi par son avocat Maxim Töller à l’occasion d’une audience à Bruxelles devant une juridiction chargée de statuer sur la prolongation de la détention provisoire.
A l’issue de cette audience à huis clos, les juges ont décidé de prolonger la détention de Tarabella, selon le parquet fédéral. Même scénario pour l’eurodéputée grecque Eva Kaili qui est incarcérée depuis plus de deux mois dans ce dossier.
Les avocats des deux suspects plaidaient leur libération sous conditions. Dès jeudi soir, la défense de Tarabella a annoncé faire appel de la décision de la chambre du conseil.
L’audience a été retardée de plusieurs heures. Conséquence de la demande de récusation de Claise en début de matinée, il a fallu trouver un autre juge d’instruction pour le remplacer à cette étape de la procédure, a-t-on expliqué.
« M. Claise ne peut plus être présent » dans ce dossier, a déclaré l’avocat Sven Mary, qui défend Eva Kaili.
4 personnes en détention provisoire
Le juge Claise a désormais 48 heures pour se défendre et, s’il ne décide pas lui-même de se retirer, la cour d’appel de Bruxelles devra trancher dans un délai de huit jours, a souligné Me Mary.
Quatre personnes sont actuellement en détention provisoire en Belgique, soupçonnées d’avoir intercédé en faveur de puissances étrangères dans les décisions du Parlement européen.
Il s’agit d’Eva Kaili, de Marc Tarabella – qui nient les faits -, et des Italiens Francesco Giorgi, assistant parlementaire, compagnon de l’élue grecque, et Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé (2004-2019), dont la détention a aussi été prolongée jeudi.
Un cinquième suspect, l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino a été arrêté puis assigné en résidence le 11 février en Italie, en attendant l’examen du mandat d’arrêt émis à son encontre par la justice belge.
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Panzeri, devenu en 2019 dirigeant d’ONG à Bruxelles, est le personnage central de cette affaire. Il a négocié en janvier avec l’accusation une peine de prison limitée à un an, en échange de déclarations précises sur l’organisation du système de corruption (qu’il a admis avoir dirigé) et les personnes impliquées.
Tarabella accuse Panzeri de l’avoir injustement mis en cause. L’avocat de l’eurodéputé belge estime aussi que le juge s’appuie sur des « mouvements de fonds suspects » à son profit qui n’ont jamais été prouvés matériellement.
« Aucune des perquisitions (ciblant Marc Tarabella) ne s’est révélée positive », a relevé jeudi Me Töller.
« Clairement, ici, la présomption d’innocence est bafouée (…) Le juge laisse clairement entendre son opinion sur la culpabilité de Tarabella », a soutenu cet avocat pour justifier sa demande de récusation.
« Campagne injuste »
Secoué par ce scandale de corruption interne, dit «Qatargate», le Parlement de Strasbourg a choisi de braquer ses projecteurs vers le Maroc.
Le Royaume a fustigé il y a quelques jours une « campagne injuste » au Parlement européen. « Notre pays subit des agissements hostiles et des attaques au Parlement européen qui nous ont obligés à réévaluer notre relation avec lui », avait dénoncé le président de la chambre des représentants Rachid Talbi El-Alami.