Sur ordre du juge d’instruction près le tribunal de première instance d’Assilah, la présidente du…
Affaire « Groupe Al Khair »: le juge d’instruction entame l’enquête approfondie
Publié leLe juge d’instruction a entamé mercredi l’enquête détaillée sur la présidente du groupe Al Khair accusée d’escroquerie dans l’une des affaires d’arnaque les plus spectaculaires du Maroc.
Mise sous mandat de dépôt depuis le 25 septembre dernier pour son implication présumée dans une affaire de pyramide de Ponzi, Yousra E.M. a été auditionnée pour la première fois dans le cadre de l’enquête approfondie par le juge d’instruction du tribunal de première instance d’Assilah. La présidente du Groupe Al Khair est poursuivie pour escroquerie présumée sur des centaines de milliers de citoyens.
Selon les informations d’Al 3omk, la prévenue a été confrontée à sa «complice», la directrice du groupe, K.E.G, également incarcérée à la prison d’Assilah, lors d’une audience qui a duré plus de cinq heures. Une nouvelle audience concernant d’autres accusés dans cette vaste affaire d’escroquerie était prévue ce jeudi dans le même tribunal.
Le 25 septembre dernier, le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Tanger avait ordonné la mise sous mandat de dépôt de la présidente et de ses deux complices (K.E.G et S.B.S), parmi 11 détenus, suite à plus de cent plaintes pour fraude dans le cadre d’une affaire de commerce pyramidal.
Le service préfectoral de la police judiciaire de Tanger avait déjà arrêté 18 personnes impliquées dans cette affaire d’escroquerie massive. La présidente, qui était en fuite, a été arrêtée à la gare ferroviaire de Tanger-Ville en provenance de Casablanca.
Une simple altercation
Selon des sources concordantes, l’affaire a éclaté il y a quelques mois quand une adhérente a demandé à récupérer sa contribution à la directrice. Chose que celle-ci a refusée, provoquant une altercation qui a fini par des coups et blessures. L’adhérente a alors porté plainte contre la directrice, et depuis, une pluie de plaintes s’en sont suivies.
Les accusées ont créé un groupe WhatsApp sous le nom d’Al Khair (Bienfaisance), promettant des gains rapides. Profitant de la naïveté de certains et du goût pour le gain rapide d’autres, elles ont initialement distribué des bénéfices, poussant les victimes à augmenter leurs contributions financières avant de découvrir qu’elles avaient été trompées.
Les plaignants accusent la présidente d’être le cerveau de cette opération et d’avoir perçu des sommes considérables
Des victimes au Maroc et ailleurs
Selon les informations disponibles, le nombre des victimes dépasserait le million, issues de différentes villes marocaines telles que Tanger, Tétouan, Larache, Ksar El Kebir, Fès, Kénitra, Rabat et Casablanca. De nombreux Marocains résidant à l’étranger, notamment en Espagne, en Belgique et aux Pays-Bas, figurent également parmi les victimes, ainsi que d’autres potentiels dans des pays comme les États-Unis et le Canada.
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Selon certaines victimes, la présidente s’était enfuie au Canada avec plus de 4 milliards de dirhams. Et selon les estimations de certains médiatiques, les victimes qui se sont manifestées réclament plus de 700.000.000 dirhams.
Seuls les résultats de l’enquête en cours pourront trancher dans cette cacophonie de chiffres. Affaire à suivre.