Affaire de détournement de fonds à 2M: la BNPJ a auditionné Ghalloussi

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Scandale de détournement de fonds à 2M: la BNPJ auditionne Ghalloussi
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Rebondissement dans l’affaire de dilapidation et de détournement de deniers publics au sein de la deuxième chaîne marocaine 2M, avec l’audition du président de l’Association marocaine pour la protection des biens publics (AMPBP), Mohammed Ghalloussi.

Après l’ouverture d’une information judiciaire et la décision du juge d’instruction de poursuivre en état de liberté provisoire l’ancien directeur général de 2M, Mustapha Benali, l’actuelle directrice du pôle support de la chaîne, Khadija Boujanoui, ainsi que six autres accusés, la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) vient d’élargir le cercle des investigations en auditionnant ce mardi 8 octobre 2024 le président de l’Association marocaine pour la protection des biens publics (AMPBP), Mohammed Ghalloussi.

Alors que beaucoup s’interrogent sur l’évolution de l’«affaire Benali», ce dernier a révélé que les enquêtes se poursuivent sur les présumés dysfonctionnements financiers à 2M. Ghalloussi a déclaré à sa sortie du siège de la Brigade qu’il a été convoqué et auditionné par les officiers à la suite d’une plainte déposée par l’AMPBP auprès du procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca en 2019, concernant des marchés et des contrats «douteux» pointés du doigt par la Cour des comptes dans ses rapports d’inspection annuels depuis 2007.

L’avocat «protecteur» des deniers publics a affirmé que ces investigations ont été ordonnées après que le procureur général du Roi ait demandé d’étendre le cercle des investigations et d’approfondir l’enquête. Tout en notant qu’il sera auditionné une nouvelle fois dans les prochains jours, Ghalloussi a rappelé que le juge d’instruction a ordonné l’interdiction de quitter le territoire pour certains des suspects, après avoir joint la plainte de l’association aux rapports de la Cour des comptes et de l’Inspection Générale des Finances.

Soupçons de blanchiment d’argent

Il a également souligné l’existence de manipulations liées aux programmes, aux contrats et aux agences publicitaires, entraînant un gaspillage de fonds publics estimé à des milliards de dirhams, ainsi qu’une accumulation de dettes et de dépenses excessives.

Tout en rappelant que la chaîne est financée par les citoyens, qui ont droit à un service public de qualité, Me Ghalloussi a demandé au ministère public d’ouvrir une procédure d’enquête pour soupçons de blanchiment d’argent contre les personnes impliquées dans ce scandale, sur la base des recherches menées par la Brigade nationale de la police judiciaire. Il a insisté sur la nécessité de saisir et de confisquer leurs biens de manière judiciaire, compte tenu des soupçons de détournement et de dilapidation de fonds publics.

Début avril dernier, la quatrième chambre chargée des crimes financiers près de la Cour d’appel de Casablanca avait décidé de poursuivre en état de liberté l’ancien directeur général de 2M, Mustapha Benali, l’actuelle directrice du pôle support de la chaîne, Khadija Boujanoui, ainsi que six autres accusés pour dilapidation et détournement de deniers publics. L’information judiciaire ouverte par le juge d’instruction avait conduit à l’élargissement du cercle d’accusation vers des sociétés de production et des partenaires de 2M concernant des dépenses injustifiées.

L’Organisation marocaine pour la protection des deniers publics (OMPDP), qui s’est constituée partie civile dans ce dossier, a demandé le 9 avril la poursuite des employés de la société SOREAD-2M, ainsi que des sociétés de production et autres partenaires concernés par les marchés et les contrats « douteux » cités par la Cour des comptes dans ses rapports d’inspection annuels depuis 2007.

«Ces parties n’ont pas été poursuivies et n’ont pas été concernées par les enquêtes» menées par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), avait déploré le président de l’OMPDP, Mohammed Soukrat, qui avait mis à la disposition du juge d’instruction « de nouvelles pièces à conviction et de nouvelles preuves ».

«Au vu de la dangerosité des actes commis à l’encontre de l’argent public, nous considérons qu’il faut poursuivre en état de détention ces accusés», avait-t-il déclaré à la chaîne spécialisée dans les affaires judiciaires Saout Al Adala.

Entre autres faits reprochés à l’ancien DG de 2m, Mustapha Benali, Soukrat avait dévoilé dans des déclarations à la chaîne spécialisée des affaires judiciaires Saout Al Adala qu’ «avait acheté des émissions à environ 9.000.000 Dhs qui n’ont jamais été diffusées».

Rappelons par ailleurs que l’État marocain a pris le contrôle de la société SOREAD-2M en juin 1996. Actuellement, la société, créée le 4 mars 1989, est détenue à 76 % par l’État, qui n’a pas acquis la régie publicitaire «exclusive» de la chaîne, à savoir la Régie 3, où se concentre l’essentiel des dysfonctionnements pointés par les différents rapports de la Cour des comptes.

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