ADFM: « Le nouveau modèle de développement reste imprégné de théories des années 1970 »

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Sous le prisme des droits humains des femmes, l’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) analyse le nouveau modèle de développement, qu’elle juge dépassé, non audacieux et marqué par des zones grises.

L’ONG dotée du statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies présente dans un compte rendu parvenu à H24 Info, sa lecture du nouveau modèle de développement afin d’apporter une contribution préliminaire aux débats actuellement en cours.

Le nouveau modèle, tel que proposé, «reste imprégné, pour l’essentiel, des théories de développement de la décennie 70», écrit l’ADFM, estimant que le rapport reste «limité à des appréciations dépassées et/ou non fondées».

En effet, selon l’ONG, «en abordant la situation des femmes, le rapport puise dans une vision (ou terminologie) désuète qui fait d’elles une catégorie au même titre que les jeunes qui sont d’ailleurs des deux sexes. Or, les femmes ne sont ni une catégorie, ni un problème social sectoriel relevant du département de la famille, de l’enfance et des personnes handicapées comme c’est le cas depuis plusieurs décennies».

Le rapport propose toutefois quelques mesures, notamment, celle de porter le taux d’activité des femmes de 18% actuellement à 45 % à l’horizon de 2035. Mais il «passe sous silence les mécanismes complexes d’exclusion et de résistance à l’œuvre», souligne l’ADFM, notant qu’autrefois «le Maroc était champion de la région en matière de participation économique des femmes, mais se retrouve en 2020, selon le Forum économie mondial, au 148ème rang bien après l’Egypte, la Tunisie ou encore l’Algérie».

 

Lire aussi: Modèle de développement: le Maroc a besoin d’une révolution entrepreneuriale (Ahmed Reda Chami)

 

Le rapport passe également sous silence, «les différentes formes de discrimination de genre en matière successorale, le maintien du mariage des mineures et de la polygamie», poursuit la même source.

De plus, «le rapport ne dit rien sur les moyens de lutter contre la pauvreté des femmes rurales travaillant, dans leur écrasante majorité, sans rémunération ni accès aux filets de sécurité sociale à titre de droits propres, ni à la terre ni aux moyens de production, au moment où la législation successorale, celle relative aux terres collectives et au Habous de famille les discriminent quand elles ne les excluent pas tout simplement de leurs droits».

Ainsi et alors que l’ADFM dit «s’être attendue à des solutions plus courageuses en conformité avec l’égalité et la justice», «les mesures préconisées sont marquées du sceau de l’anachronisme et largement en deçà de celles avancées, durant les dernières années, par plusieurs institutions constitutionnelles comme le CNDH, le CESE ou encore la HACA».

«De nombreuses zones grises persistent dans le rapport qui se contente, pour ce qui concerne les droits des femmes, de proposer des mesures ayant fait leur temps», souligne l’ONG, notant que «les vrais problèmes politiques et sociétaux sont tus». Et de conclure: «l’occurrence d’un nouveau modèle de développement sera peut-être pour le prochain siècle!».

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