Zoophilie: que dit la loi au Maroc ?

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Les actes de zoophilie existent depuis belle lurette au Maroc. La récente et triste affaire impliquant des jeunes de Sidi Kacem vient nous le rappeler. Mais face à ces actes barbares, que dit la loi?

La zoophilie est bien présente au Maroc, surtout dans les endroits reculés comme l’affaire de l’ânesse enragée abusée par des mineurs dans la région de Sidi Kacem, annoncée hier par H24Info. Mis à part l’ignorance et la misère sexuelle que cette affaire peut révéler, la question se pose sur les poursuites judiciaires auxquels de tels actes peuvent conduire.

Et d’emblée, on est effaré quand on apprend qu’il n’existe aucun texte de loi punissant les actes de zoophilie au Maroc. Seuls les actes de maltraitance envers les animaux sont punis par la loi. Ainsi, les abus sur les animaux sont cités dans trois articles de loi, à savoir :

L’article 601 :
«Quiconque empoisonne des animaux de trait, de monture ou de charge, des bêtes à cornes, des moutons, chèvres ou autre bétail, des chiens de garde ou des poissons dans des étangs, viviers ou réservoirs, est puni de l’emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 200[245] à 500 dirhams».

L’article 602 :
«Quiconque, sans nécessité, tue ou mutile l’un des animaux mentionnés au précédent article ou tout animal domestique, dans les lieux, bâtiments, enclos et dépendances ou sur les terres dont le maître de l’animal tué ou mutilé est propriétaire, locataire ou fermier, est puni de l’emprisonnement de deux à six mois et d’une amende de 200[246] à 250 dirhams».
Si l’infraction a été commise avec violation de clôture, la peine d’emprisonnement est portée au double.

L’article 603 :
« Quiconque, sans nécessité, tue ou mutile l’un des animaux mentionnés à l’article 601, est puni :
Si l’infraction a été commise dans les lieux dont le coupable est propriétaire, locataire ou fermier, de l’emprisonnement de six jours à deux mois et d’une amende de 200[247] à 250 dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement ;
Si l’infraction a été commise dans un autre lieu, de l’emprisonnement de quinze jours à trois mois et d’une amende de 200[248] à 300 dirhams».

Le propriétaire poursuivi?

Concernant l’affaire de l’ânesse de Sidi Kacem, Ahmed Tazi, président de l’Association de Défense des Animaux et de la Nature (ADAN), souligne que l’absence d’éducation joue un rôle important dans la propagation de ce genre de comportement parmi les jeunes dans certaines régions. Il a toutefois indiqué qu’un projet de loi est en cours de préparation afin d’être présenté au gouvernement pour mettre fin à ces comportements et les rendre punissables par la loi.

L’affaire de l’ânesse enragée de Sidi Kacem ne concerne pas seulement les mineurs mis en cause, mais également son propriétaire qui risque d’être poursuivi. En effet, ce dernier aurait dû alerter les autorités sanitaires sur le cas de rage de son ânesse. À ce sujet, le Code pénal prévoit une amende de 20 à 200 dirhams dans l’article 30 qui stipule que «ceux qui laissent errer des animaux malfaisants ou dangereux excitent un animal à attaquer ou n’empêchent pas un animal, dont ils ont la garde, d’attaquer autrui».

Dans cette affaire en tout cas, c’est bien l’ânesse qui subit une double peine: après avoir été abusée par de jeunes ignorants, elle est abattue à coup de fusil par son propriétaire. Triste fin…

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