Hala Cherradi, la Marocaine qui défie la fachosphère allemande

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Quand elle est arrivée en Allemagne il y a deux ans pour poursuivre ses études, la jeune Hala Cherradi rêvait de réaliser un film documentaire sur les réfugiés en Allemagne avant de se retrouver, par la force des choses, très impliquée dans une campagne visant à briser le silence sur le discours de haine contre les réfugiés qui commence à prendre de l’ampleur sur les réseaux sociaux dans ce pays.
Animée par la ferme volonté d’opérer un changement des mentalités, Hala Cherradi, en compagnie de certains étudiants de la Design Akademie de Berlin où elle poursuit ses études, s’est mobilisée dans le cadre de la campagne « Don’t Be Silent Berlin », un projet estudiantin contre le discours de haine destiné à pousser la majorité silencieuse des Allemands à élever sa voix contre les propos haineux à l’encontre des réfugiés.
La campagne élaborée s’assigne pour objectif de toucher spécialement les jeunes de 18 à 30 ans en les sensibilisant et en les incitant à réagir au discours de haine.
Les efforts des étudiants en Marketing Communication et Strategic Design ont été couronnés par la sélection de leur projet « Don’t Be Silent Berlin », ainsi que trois autres candidats d’universités du Liban, du Brésil et du Bangladesh, comme finalistes du projet « Peer To Peer: Facebook Global Digital Challenge », dont la remise est prévue le 31 janvier à Washington.

L’équipe de Don’t be silent Berlin. Crédit: DR

« Don’t be silent Berlin » a été choisi parmi 85 projets issus de d’universités situés partout dans le monde.
Et pour contrer les discours de haine sur la toile, Hala, qui est lauréate d’un bachelor en cinéma à Barcelone et d’un autre en business management, a écrit, réalisé et coproduit avec son collègue David Callamand les videos intitulés « Face the truth » pour le projet « Don’t be silent », et dans lesquelles elle démontre des cas de réussite de réfugiés en Allemagne, comme celui de Khalil Aljasem qui a déjà remporté trois fois le « Run for refugees » à deux reprises.
« Nous avons travaillé dur pendant la campagne pour élaborer et mettre au point des outils de communication puissants et émouvants. Nous voulions montrer aux gens avec quelle facilité et simplicité ils peuvent contrer les messages de haine. Un simple commentaire encourageant peut faire la différence », a-t-elle dit.
Dans une déclaration à la MAP, Hala a assuré que l’objectif de cette campagne « n’est pas d’attaquer ou de ridiculiser les ‘haters’, mais plutôt saisir cette opportunité pour sensibiliser la majorité silencieuse et pousser les gens à réagir face à ces violences verbales et écrites ».
Le projet, parrainé par Facebook, vise à braquer les projecteurs sur ce qui est positif en focalisant sur l’autre aspect du réfugié en tant qu’être humain avec des compétences, le but étant de changer les stéréotypes et les comportements de rejet.
Certes, les campagnes anti discours haineux sont nombreuses, mais ce qui caractérise la campagne de Hala et de ses compagnons c’est la stratégie suivie qui comprend notamment des « guerilla campaign », des distributions de flyers et de posters et une coopération avec un centre culturel local destiné aux réfugiés.
 
Par Fatima Timjerdine

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