Bourita: «Le dialogue avec l’Algérie est notre souhait le plus ardent»

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AFP PHOTO / FADEL SENNA

Dans un entretien accordé au magazine Jeune Afrique, le chef de la diplomatie Nasser Bourita a évoqué les relations tendues entre le Maroc et l’Algérie, la rupture des relations avec l’Iran ainsi que la demandé d’adhésion du royaume à la CEDEAO.
«Le dialogue est toujours possible. C’est notre souhait le plus ardent». Ainsi a répondu Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, à une question des journalistes du magazine Jeune Afrique relative à la possibilité d’un dialogue avec l’Algérie.
En évoquant les relations en dents de scie qui lient les deux voisins, le chef de la diplomatie n’a pas hésité à les comparer à celles qui existaient entre la France et l’Allemagne du temps du siècle dernier. «L’exemple de l’Allemagne et de la France est là pour nous le rappeler. Qui aurait imaginé, à la fin de la deuxième guerre mondiale, que ces deux pays deviennent les locomotives de la construction européenne?», a-t-il confié.
Dans ce long entretien de quatre pages, Bourita n’a pas fait que tendre la main à Alger, puisqu’il a surtout pointé du doigt le rôle de cette dernière dans la récente rupture des relations entre le royaume et l’Iran.
«Elle (l’Algérie) a donné davantage que sa bénédiction : elle a apporté ouverture, soutien et appui opérationnel», a fait savoir Bourita avant de détailler: «Certaines réunions entre le Polisario et le Hezbollah se sont tenues dans une « planque » algéroise bien connue des services algériens, concédée en location à une certaine « D.B. », Algérienne mariée à un cadre du Hezbollah, et convertie en agent de liaison du Hezbollah, notamment avec le Polisario».
«Sa majesté aime l’Afrique, sa culture, sa nourriture…»
Interrogé sur le timing de la décision marocaine de rompre ses relations avec l’Iran, qui a coïncidé avec l’offensive menée par Donald Trump et les pays du Golfe contre l’accord nucléaire iranien, Nasser Bourita a insisté sur l’indépendance de la décision marocaine. «Il faut comprendre que l’une des caractéristiques de la diplomatie de Sa Majesté Mohammed VI, c’est l’autonomie dans la décision, la clarté dans la déclinaison et l’enracinement dans des principes et des valeurs fortes», a-t-il fait savoir.
Concernant le sujet brûlant de l’adhésion du Maroc à la CEDEAO, Bourita s’est voulu confiant, tout en admettant «quelques interpellations légitimes qui nécessitent clarification». «Il ne doit pas y avoir de malentendus: le Maroc a choisi une option géopolitique, pas un marché. C’est un choix d’appartenance à une région, avec ses problèmes, ses défaillances et ses crises, mais également son potentiel», a indiqué le MAECI, insistant sur le caractère humain des relations qui lient l’Afrique au Maroc et au roi Mohammed VI tout particulièrement.
«Sa majesté aime l’Afrique, sa culture, sa nourriture, ses gens et célèbre cette affection à chacun de ses déplacements. Il prend le temps d’être à l’écoute, de nouer des contacts et de connaître les pays», a révélé Bourita, rappelant ainsi qu’à l’âge de 12 ans, Mohammed VI, à l’époque prince héritier, avait visité huit pays africains en vingt jours. «Il en est revenu enthousiaste est définitivement attaché à ce continent», a-t-il confié lâché.
 

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