Vidéo. Ce que prévoit Hassad pour redresser l’enseignement public

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(c)Ayoub Ouajib

Le ministre de l’Education nationale Mohamed Hassad était l’invité hier soir des élèves de HEC Paris pour débattre de l’avenir du secteur de l’enseignement au Maroc. Plusieurs conclusions en sont sorties.

Fraîchement élu à la tête du ministère de l’Education nationale, Mohamed Hassad a exposé hier soir l’état de l’enseignement au Maroc et les grandes réformes qu’il compte mener pour son amélioration. Et apparemment, le ministre a bien du pain sur la planche. Les chiffres sont révélateurs: dès la première année du primaire, 20% des enfants redoublent et à l’université, 40% des étudiants inscrits décrochent dès la première année.

 »La première chose à faire est de fixer les priorités. un plan d’action très concret sera présenté dans deux semaines », déclare Mohamed Hassad qui, sans dévoiler entièrement le programme pour les quatre prochaines années, annonce quelques mesures qui prendront effet dès septembre 2017:  » Il n’y aura plus de classe de plus de 40 élèves, 80% de ces classes auront moins de 35 élèves et 50% moins de 30 élèves ».

En bon ex-ministre de l’Intérieur, la restauration de la discipline figure en bonne place dans le programme de Hassad: « La rentrée scolaire se fera le 7 septembre au lieu du 14 septembre et la sortie des écoles pour les vacances d’été ne se fera plus au début mais à la fin juillet, pour préparer correctement l’année suivante ».

Parmi les autres mesures que Hassad appliquera, l’enseignement de la langue française dès la première année du primaire: « Nous avons pris pas mal de retard par rapport à cela », souligne le politicien de 64 ans. Avant de poursuivre: « les enfants auront une introduction à la langue française dès la première année. Quand ils passeront en CE2, ils auront déjà les notions essentielles, et cela les aidera par la suite ».

Les raisons de l’échec

Pour Hassad, l’enseignement public au Maroc n’a pas évolué parce que l’on a toujours essayé de régler les problèmes en partant de haut pour arriver vers le bas, chose qu’il compte totalement inverser durant son mandat. Il a profité de l’occasion pour lancer un appel général à la mobilisation:  »La vision n’a jamais été partagée par tout le monde. Avec les syndicats, cela a été compliqué ces dernières années, une réussite se fait toujours avec l’aide des partenaires et nous ne pouvons rien établir sans eux ».

Autres raisons de l’échec du système éducatif selon Hassad: l’organisation qui selon lui n’a pas été adaptée aux besoins des académies. « Il y a eu une trop grande centralisation au niveau du ministère. Aujourd’hui, j’ai délégué presque tous les pouvoirs aux académies », précise-t-il.

Le « NON » catégorique à la darija

La proposition de Nourreddine Ayouch d’enseigner la darija ne semble pas être du goût du ministre:  »Je trouve que nous avons pollué le débat sur la darija. Le sujet a été engagé en dehors de l’école, il faut que cela reste en dehors de l’école, nous ne serons pas entraînés dans ce débat là ».

En conclusion, Mohamed Hassad a insisté sur la confiance qu’il souhaite avoir de la part des différentes parties. « Le grand public doit nous faire confiance, les politiques, le personnel, et en particulier les administrations des finances. C’est un chantier difficile et très long, mais ce n’est pas impossible car dès qu’on commencera à avoir les premiers résultats, nous rentrerons dans une spirale positive qui va, je l’espère, entraîner tout le monde ».

 

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