Vidéo. "Les sabots" sont-ils illégaux?

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Depuis plus d’un mois, plusieurs Tangérois ont déclaré la guerre aux « sabots », remettant en question la légalité de ces pratiques. Car si l’utilisation des sabots a toujours posé problème, rares sont les personnes qui savent ce que dit vraiment la loi. Rencontre avec Abderrahmane Benameur, l‘avocat et ex-bâtonnier qui connaît bien le sujet. Eclairage. 

Dans la capitale du détroit, le sujet est sur toutes les langues. Mais « la guerre aux sabots » ne date pas d’hier, Abderrahmane Benameur, connu pour être l’une des figures de proue de la gauche marocaine a longtemps mis en exergue la « non-légalité » de l’utilisation des sabots pour immobiliser les voitures. Un combat qu’il a gagné, à Rabat en tout cas, vu qu’en 2014 le tribunal a statué en sa faveur et déclaré ces méthodes « non légales ».
«En l’année 1997/1998, le conseil municipal de Rabat avait autorisé une entreprise à organiser la circulation d’une partie de la capitale, et donc à imposer des frais précis suivant un cahier de charge et à poser des pièges appelés communément « sabots ». J’ai donc décidé de me battre pour prouver que c’étaient des activités illégales», se souvient Abderrahmane Benameur.
Et d’ajouter: « Au début, je plaidais pour réclamer des dédommagements, mais j’ai vite compris que ces derniers n’étaient rien contre tous les millions que se faisaient les sociétés sur le dos des citoyens. Je suis donc passé à la deuxième étape et plaidé pour qu’on arrête complètement d’immobiliser des voitures ou d’imposer des taxes aux Rbatis ».
Après de longues années de combat, Benameur obtient gain de cause. Mais si les Rbatis ont été épargnés, dans d’autres villes, la question est toujours d’actualité. À Tanger, les habitants sont bien partis pour résoudre le problème. Le dernier verdict en date, dont on a pu obtenir une copie, a par exemple statué en faveur d’un jeune étudiant victime de la pose d’un sabot.
Le cas de Casablanca
Dans la capitale économique, l’immobilisation des voitures par des sabots agace aussi. De nombreux Casablancais se plaignent des dégâts que cela leur cause, surtout dans une grande ville où la mobilité pose déjà problème.

Mais rares sont les personnes qui osent porter plainte contre les sabots ou les taxes imposées. « À Casablanca, on ne peut obtenir aujourd’hui que des dédommagements qui vont de 3000 à 20.000 DH selon la gravité des dégâts infligés et ceci après une ou deux années », explique Benameur.
Et de conclure: « C’est pour cela qu’aujourd’hui les citoyens doivent créer des associations et vite agir pour la suspension définitive de ces pratiques », estime-t-il.

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